Les prix élevés de l’énergie plombent l’industrie européenne

A l’horizon 2035, les combustibles et carburants fossiles continueront de dominer l’approvisionnement électrique mondial, même si les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire couvriront 40% de la hausse de la consommation. En outre, en raison des prix élevés de l’énergie qu’ils pratiquent, le Japon et l’Europe cèderont du terrain en matière de compétitivité internationale. Telles sont les conclusions du «World Energy Outlook 2013» présenté par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) le 12 novembre 2013 à Londres.

14 nov. 2013

D’après les dernières prévisions du «World Energy Outlook», le scénario standard de l’AIE, intitulé «New Policies Scenario», prévoit une augmentation d’environ un tiers de la demande énergétique mondiale entre 2011 et 2035. La part des agents énergétiques fossiles reculera de 82% à 76%, tandis que les sources d’énergies pauvres en CO2 telles que les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire couvriront 40% de la hausse de la consommation. Le «New Policies Scenario» part du principe que les mesures de politique énergétique annoncées ou décidées par les gouvernements jusqu’à aujourd’hui seront mises en œuvre au moins en partie.

Energie nucléaire: bon en avant de deux tiers

Dans ce scénario, le rapport de l’AIE prévoit que la demande en électricité augmentera de plus de deux tiers d’ici 2035. L’augmentation la plus importante concernera les pays émergents tels que la Chine (36%), l’Inde (13%), les pays d’Asie du sud-est (8%) et du Proche Orient (6%). Le charbon continuera de dominer la production d’électricité mais sa part dans le mix global passera de 41% à 33%. Dans un même temps, le gaz naturel sera la source d’énergie électrique qui connaitra la plus forte croissance.

L’AIE table sur une croissance importante non seulement des énergies renouvelables (leur part dans le mix électrique passera de 20% actuellement à 31% à l’horizon 2035, hydraulique compris) mais également de l’énergie nucléaire dont la production augmentera de deux tiers pour s’établir à 12% du mix électrique mondial. Et ce malgré un ralentissement temporaire des constructions nucléaires en raison de révisions des prescriptions de sécurité.

Dans ce contexte, les émissions de CO2 issues de la production d’électricité augmenteront d’environ 17% d’ici 2035 pour atteindre 15 gigatonnes par an, et seront donc bien au-dessus des objectifs de politique climatique internationaux.

Le casse-tête des prix de l’énergie en Europe

L’AIE pointe du doigt les différences importantes des prix de l’énergie dans les pays industrialisés. Ainsi, les prix pratiqués aux Etats-Unis représentent un tiers de ceux en vigueur en Europe, et un cinquième de ceux du Japon. L’AIE prévoit donc que la part des Etats-Unis dans les exportations mondiales de biens énergivores progressera d’ici 2035, tandis que celle de l’Europe et du Japon reculera.

Dans un rapport de la «NZZ», l’économiste en chef de l’AIE Fatih Birol résume la situation de l’Europe de la manière suivante: «Les prix de l’énergie causent des mots de tête à l’Europe, qui au fil du temps s’installent comme migraine.» Il plaide en faveur d’une meilleure efficacité énergétique, d’une exploitation du grand nombre de fournisseurs sur le marché du gaz pour faire baisser les tarifs, ainsi que d’un encouragement du gaz de schiste indigène, de l’énergie nucléaire et de nouvelles énergies rentables. Il qualifie en revanche la démarche de tournant énergétique allemand de peu efficace.

Source

M.S./C.B. d’après un communiqué de presse et un rapport de l’AIE ainsi que la NZZ-Online du 12 novembre 2013

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