Traitement biologique d'effluents liquides radioactifs

Un procédé établi pour le traitement des eaux usées communales, à savoir la réduction d'impuretés organiques au moyen de micro-organismes, est utilisé avec beaucoup de réussite à la centrale nucléaire allemande de Gundremmingen pour le traitement d'effluents liquides radioactifs.

30 mars 1999

Par rapport à l'ancien procédé, celui-ci a permis de réaliser des économies de coûts de 250'000 DM par an, de diminuer le volume des déchets radioactifs d'un facteur 10, de faire passer le facteur de décontamination de 5 à 20 et d'améliorer la qualité des eaux purifiées.
La réduction d'impuretés organiques par des micro-organismes est pratiquée depuis des dizaines d'années dans les "étapes biologiques" des stations communales d'épuration des eaux et d'équipements correspondants d'entreprises industrielles. Lors de cette étape, on offre aux bactéries des conditions de vie les plus optimales possible. On prévoit entre autres à cette fin une alimentation maximale en oxygène. La purification proprement dite de l'eau est assurée de manière autonome par les micro-organismes: du fait de la réduction des polluants organiques, ces micro-organismes prennent de l'énergie et des matières brutes qui leur permettent de se maintenir en vie et de se multiplier.
Les centrales nucléaires produisent chaque année de quelques centaines à quelques milliers de mètres cubes d'eau contaminée provenant de la laverie et des stations de douche. Avec le procédé classique, les impuretés sont précipitées au moyen de floculants puis séparées de l'eau dans des centrifugeuses. La séparation est souvent ici insuffisante, si bien qu'une partie des effluents liquides doit finalement être évaporée à cause du taux de contamination radioactive trop élevé qu'elle présente. Par ailleurs, une activité microbienne incontrôlée entraîne souvent des processus indésirables et des émissions d'odeurs.
Du fait de la composition homogène et stable des effluents liquides produits et de la bonne réductibilité des impuretés organiques qu'ils contiennent, les conditions de base sont favorables pour utiliser des procédés de réduction biologiques. La réduction se fait en 8 à 24 heures dans un bassin ventilé d'eau de lavage. Les bactéries se multiplient dans ce bassin et forment des flocons autour des impuretés. Ces flocons peuvent se séparer très facilement avec une centrifugeuse; ils contiennent presque la totalité de l'activité de l'eau de lavage. L'eau purifiée peut être amenée dans la conduite d'eau normale puisqu'elle ne contient ni impuretés organiques ni radioactivité en concentration nocive. Les flocons séparés par centrifugation se présentent sous forme de fines boues, mélange de bactéries, de fluide visqueux produit par celles-ci et d'impuretés inorganiques. Par oxydation humide avec du péroxyde d'hydrogène, la majeure partie des bactéries et du fluide visqueux se décompose en CO2 et en eau et peut ainsi être séparée des boues. Une fois séché, le résidu à éliminer atteint à peu près 25 g par m3 d'eau, ce qui correspond plus ou moins à un volume annuel à évacuer de 160 kg pour la centrale nucléaire de Gundremmingen, contre quelque 2000 kg avec la méthode utilisée auparavant. Ce résidu ne contient pratiquement plus aucune partie organique susceptible de provoquer des réactions et des problèmes indésirables lors du conditionnement.
Le procédé a entre temps été breveté et il est commercialisé sous le nom BIRRA© de la NIS Hanau.

Source

M.E./C.P. d'après atw, Internationale Zeitschrift für Kernenergie, mars 1999

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