Visite du laboratoire souterrain du Mont Terri

Quelque 35 personnes de la SOSIN et des secrétariats de l'ASPEA et de l'ENS (European Nuclear Society) se sont rencontrées le 16 mai pour visiter le laboratoire souterrain du Mont Terri à St-Ursanne, dans le canton du Jura.

15 mai 2001

Après une introduction sur le projet du Mont Terri par M. Markus Hugi (Nagra, Président du projet Mont Terri) et d'autres explications de MM. Peter Heitzmann (Service hydrologique et géologique national) et Paul Bossart (Institut de géotechnique), la visite proprement dite du laboratoire souterrain a pu commencer. Diverses expériences dans les argiles à Opalinus sont conduites dans ce laboratoire aménagé à l'origine dans la galerie pilote du tunnel autoroutier, et depuis 1998 dans une galerie annexe de quelque 250 m de longueur.
Les expériences dans le laboratoire souterrain, expériences réalisés par des partenaires de Suisse ainsi que de France, d'Allemagne, d'Espagne, de Belgique et du Japon, visent à éclaircir les propriétés géologiques, hydrogéologiques, géochimiques et relatives à la mécanique des roches des argiles à Opalinus. Les résultats de ces recherches sont importantes entre autres pour évaluer la faisabilité et la sûreté d'un dépôt géologique pour déchets radioactifs. Il n'est pas question d'aménager un tel dépôt au Mont Terri, les conditions géologiques locales dans le Jura plissé, de structure complexe, étant défavorables. Du fait du percement du tunnel autoroutier, les roches sont par contre facilement accessibles. Les résultats des recherches menées au Mont Terri complètent le programme scientifique conduit dans les argiles à Opalinus du nord-est de la Suisse, dans le Weinland zurichois, où à l'aide de la sismique 3D et de forages d'essai, on élabore les bases de la "preuve de l'élimination des déchets de haute activité" exigée par le Conseil fédéral.
Les argiles à Opalinus se sont déposées il y a 180 millions d'années environ sur le sol marin; elles se présentent actuellement comme des roches sédimentaires argileuses d'une épaisseur d'environ 150 m. Leur nom provient de "Leioceras opalinum", une ammonite fossile conservée souvent avec sa coquille opalescente d'origine qui est une parente disparue de la seiche. La très bonne préservation des fossiles ainsi que la présence d'eau de mer âgée de 180 millions d'années dans les pores fins de la roche, comme l'a montré M. Claude Degueldre (Institut Paul-Scherrer), confirment que les argiles à Opalinus possèdent des propriétés de conservation excellentes. D'autres expériences ont permis de montrer par exemple que des fissures qui peuvent survenir à la suite de contraintes mécaniques se referment d'elles-mêmes. Le sol sec du tunnel montre aussi que les argiles à Opalinus sont vraiment étanches, contrairement aux couches rocheuses environnantes.
Ces propriétés font que les argiles à Opalinus se prêtent aussi très bien comme roche d'accueil pour des déchets radioactifs, a expliqué M. Markus Fritschi, de la Nagra. La circulation d'eau est le seul moyen par lequel des radionucléides pourraient être transportés d'un dépôt souterrain dans la biosphère, et si cette eau n'existe pas, aucune substance radioactive ne peut être rejetée du dépôt.
Un gros orage a malheureusement empêché de voir ces argiles à Opalinus et les roches environnantes en surface, comme cela était prévu l'après-midi, de même que l'agencement des différentes formations rocheuses et la structure du terrain. Une visite de la Collégiale de St-Ursanne, qui date du 12e siècle, a fini d'agrémenter cette manifestation très réussie de la SOSIN.

Source

M.E./C.P.

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