Inde: dessalement d'eau de mer avec l'énergie nucléaire à Kalpakkam

Quelle que soit la technique utilisée, le dessalement d'eau de mer à l'échelle industrielle est une activité qui consomme beaucoup d'énergie. Les coûts de l'énergie de processus sont déterminants en matière de rentabilité. Selon les conditions régionales qui prévalent, l'énergie nucléaire peut se révéler la source d'énergie la meilleur marché pour une telle installation de production d'eau potable, comme le montrent depuis longtemps des installations pilotes au Kazakhstan (réacteur à neutrons rapides BN 350) et au Japon (à proximité de 10 tranches REP):

30 mars 2002

si une centrale nucléaire se trouve près de la côte et si de la vapeur industrielle peut être découplée, ceci est plus avantageux que le dessalement à l'aide d'énergies fossiles. Le modèle économique assisté par ordinateur DEEP (Desalination Economic Evaluation Program) qu'un groupe de travail de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a élaboré depuis 1998 fournit une aide précieuse pour les calculs de rentabilité. Ce groupe de travail suit également les nouveaux projets qui sont développés pour le dessalement de l'eau de mer à l'aide de l'énergie nucléaire. Des installations de démonstration sont projetées notamment en Inde, en Corée du Sud et en Russie. Des études sont également en cours en Egypte, en Indonésie, au Maroc, au Pakistan et en Tunisie.
Le projet le plus avancé est celui qui se fonde sur des travaux de recherche et développement du Centre de recherche atomique indien BARC (Bhabha Atomic Research Centre), projet sur le point d'être achevé: des installations hybrides de dessalement de l'eau de mer vont être couplées sur les deux tranches nucléaires de 170 MW de Madras 1 et 2, près de Kalpakkam. Chaque installation comportera un bloc d'évaporation à plusieurs étages (rendement journalier de 4'500 m3) et un bloc d'osmose inverse (1'800m3). Le produit aura la qualité de l'eau potable. L'unité produira 900 m3 par jour pour ses propres besoins, et 5'400m3 alimenteront le réseau public local d'approvisionnement en eau. Les pertes de production d'électricité seront minimes, la puissance nominale nette baissant de 170 à 166,5 MW.
Le projet a été lancé en 1998. Les composants principaux seront montés sur le site cette année, les installations devant être mises en service vers la fin de 2002. Les expériences acquises lors de la construction et de l'exploitation de ce projet de démonstration seront évaluées en collaboration internationale sous l'égide de l'AIEA. L'objectif est de développer une conception optimale en vue d'une unité de dessalement standardisée.

Source

P.B./ C.P. d'après Nuclear Engineering International, mars 2002

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