Parution du rapport d'experts sur Semipalatinsk

A la demande du gouvernement du Kazakhstan, un groupe d'experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) s'est penché sur l'irradiation actuelle de la population dans et autour du site d'essais atomiques de Semipalatinsk.

29 nov. 1998

La superficie de ce site, qui se trouve dans l'est du Kazakhstan, est très grande (environ 19'000 km2); il a été utilisé de 1949 à 1989 par l'ex-Union soviétique pour des essais d'explosions nucléaires souterraines et en surface. Quelque 30'000 à 40'000 personnes vivent actuellement à proximité, et un petit nombre de personnes habitent encore sur le site même.
Selon le rapport des experts qui vient d'être publié, les 456 bombes à fission et à fusion amenées à explosion n'ont laissé que peu de résidus radioactifs, ou même pas du tout, dans la majeure partie de l'ancienne zone interdite. Font exception la zone qui entoure le point d'impact sur le sol, où 26 essais proches du sol et 87 essais atmosphériques ont été effectués, ainsi que la région du lac de Balapan, qui avait été creusé artificiellement par une explosion à faible profondeur. Dans ces deux zones, la contamination est considérable, mais elle est relativement localisée. Si des personnes vivaient à cet endroit, elles seraient exposées à une dose annuelle de 140 mSv, mais sur le reste du site, cette dose n'est plus que de 10 mSv. Il s'agit essentiellement dans les deux cas de radiations externes. Une contamination qui serait encore à analyser a également été constatée à trois autres endroits où les explosions nucléaires ont provoqué des mouvements de terrain. Les experts n'ont trouvé aucune trace d'explosions ratées, mais les données historiques étaient trop médiocres pour pouvoir aboutir à des résultats concluants pour tout le terrain de Semipalatinsk.
Sur la base des données connues, les experts recommandent au gouvernement du Kazakhstan, comme mesure de protection facilement applicable, de fermer définitivement l'accès au point d'impact et au lac Balapan. Pour les personnes qui vivent en dehors du terrain d'essais, les experts ne voient pas de risque radiologique immédiat, c'est-à-dire qu'ils ne considèrent pas ce risque comme étant plus élevé que la moyenne globale. Ils n'ont pas examiné la question de savoir s'il y a eu des irradiations inadmissibles pendant les essais de bombes atomiques. A leur avis, il faudrait procéder à d'autres études pour déterminer si l'alimentation en eau de la population n'est pas menacée à moyen terme par les radionucléides rejetés lors des essais souterrains.

Source

P.B./C.P. d'après "Radiological Conditions at the Semipalatinsk Site, Kazakhstan" de l'AIEA, novembre 1998

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