Rapport annuel 1998 de la Core

C'est ce que constate avec inquiétude la Commission fédérale pour la recherche énergétique (Core) dans son rapport annuel pour 1998. La Core a été instituée en 1986 par le Conseil fédéral avec comme missions de suivre le développement de la recherche dans le domaine énergétique, de procéder régulièrement à des expertises de la qualité, des orientations, de la coopération nationale et internationale et de la réalisation dans ce domaine, et de conseiller le gouvernement en matière de planification de la recherche.
Au cours de l'exercice, la Core a analysé entre autres le programme Génie et sûreté nucléaires dont le déroulement est à son avis satisfaisant. Selon la Core, la place qu'occupe la fission nucléaire restera élevée du fait en particulier de sa contribution à la production d'électricité qui ne donne pas lieu à des émissions de CO₂. La Core considère par contre que la recherche sur les réacteurs du futur est plus secondaire. Ces réacteurs seront utilisés au plus tôt dans 20 ans; dans le plan directeur pour les années 2000 à 2003, les contributions versées pour les travaux sur de nouveaux systèmes de réacteurs devraient donc être revues à la baisse, estime la Core, pour laquelle la participation de l'économie privée au financement de la recherche sur la sûreté des installations nucléaires devrait par contre être augmentée dans la plus large mesure possible, la compétence technologique de la Suisse devant être préservée.
Pour 2003, la Core propose une redistribution des moyens financiers que consacrent les pouvoirs publics à la recherche énergétique. Selon ses recommandations, le budget total devrait au moins être maintenu par rapport au niveau actuel (197 millions de francs en 1997); la part de l'énergie nucléaire devrait diminuer de 30% actuellement à 23% tandis que les parts respectives de l'utilisation rationnelle de l'énergie et des énergies renouvelables, actuellement de 28% et de 32%, devraient passer à 34% chacune.