Allemagne: on demande un ministère de l’énergie

Il manque à l'Allemagne une stratégie globale concluante et porteuse d'avenir en matière de politique énergétique et environnementale, a critiqué Kurt J. Lauk lors du congrès interne «Energie et climat» du Conseil économique. Il demande la création d'un ministère de l'énergie dans la prochaine législature: «Si politique énergétique veut dire politique économique, nous devons mener enfin une politique énergétique d'une seule voix!», s'est-il exclamé. A l'heure actuelle, les responsabilités en matière d'énergie sont éparpillées dans toute l'Allemagne. Les ressorts de l'environnement et de l'économie se partagent des éléments essentiels de la problématique: le ministère de l'environnement est compétent pour les énergies renouvelables, le négoce des émissions et la surveillance de l'énergie nucléaire; le ministère de l'économie s'occupe des agents énergétiques fossiles, de l'approvisionnement en énergie et des réseaux de gaz et d'électricité.

Abandon «dangereux» du charbon et du nucléaire

Kurt Lauk a dénoncé le fait qu'aucun des partis qui veulent simultanément la sortie du nucléaire et celle du charbon pour la production d'électricité n'a présenté jusqu'à présent un concept concluant sur la manière de combler le déficit d'approvisionnement. La crise gazière entre la Russie et l'Ukraine montre que la politique énergétique et climatique menée jusqu'à présent par l'Allemagne s'enfonce dans une dépendance dangereuse, a souligné Kurt Lauk. C'est pourquoi le Conseil économique demande que la politique énergétique place la sécurité d'approvisionnement tout en haut de ses priorités et vise un mix de production électrique «large et ouvert à la technologie» qui regroupe le charbon, le nucléaire, le gaz, le pétrole et des énergies alternatives efficaces. «C'est une chimère dangereuse que de croire que nous pouvons trouver une issue sans charbon et sans énergie nucléaire», a souligné Kurt Lauk. «Nous devons lutter pour l'acceptation. La politique et l'économie portent une responsabilité commune vis-à-vis du citoyen. Nous devons fournir un travail honnête de conviction, au lieu de monter les intérêts les uns contre les autres, éveiller des peurs et nourrir de faux espoirs.»

Non seulement les Verts sont contre l'énergie nucléaire, mais ils rejettent aussi dans leur majorité la construction de nouvelles centrales au charbon. Par contre, le SPD n'exclut pas l'utilisation du charbon dans son programme énergétique pour les élections au Bundestag, mais maintient sa demande de sortie du nucléaire.