Alpiq: publication du rapport d’activité 2014
Les soubresauts des marchés et les conditions cadre réglementaires ont à nouveau constitué un défi pour Alpiq AG en 2014. L’évolution conjoncturelle en Europe est restée modérée, et la demande en électricité, en particulier de l’industrie, est restée faible. Pendant ce temps, le développement subventionné des nouvelles énergies renouvelables telles que l’éolien et le solaire a continué à croître. Voici ce qui ressort du rapport d’activité 2014 du groupe Alpiq, publié récemment. Ce rapport rappelle en outre que parmi les énergies primaires, le prix du pétrole a diminué de moitié durant l’exercice concerné, tandis que ceux du gaz naturel, du charbon et des certificats de CO2 sont restés faibles. Les prix du courant en gros sont par conséquent demeurés à des niveaux peu élevés. Ces lourdes charges induites par l’environnement économique et réglementaire se reflètent dans le chiffre d’affaires d’Alpiq.
Le groupe Alpiq a atteint pour l’exercice 2014 un chiffre d’affaires net de 8058 millions de francs (année précédente: 9370 mio.) et un résultat opérationnel avant amortissement et pertes de valeur (Ebitda) de 609 millions de francs (année précédente: 796 mio.). Le résultat net se monte à 145 millions de francs (année précédente: 274 mio.). L’Ebitda opérationnel est ainsi en baisse de 23,5% par rapport à l’année passée. En dépit de ce recul, il reste meilleur que prévu, ceci grâce à une gestion des coûts importante et à la performance opérationnelle, indique Alpiq. Toujours selon Alpiq, ce recul s’explique principalement par les prix de gros peu élevés. Le résultat annuel est marqué par des corrections de valeur et des provisions à hauteur de 1047 millions de francs après impôts, qui ont en particulier touché l’hydraulique suisse. Le résultat net après effets exceptionnels s’établit ainsi à -902 millions de francs (année précédente +18 millions de francs).
Optimisation des coûts
Outre une structure financière améliorée et un programme de réduction des coûts, Alpiq a introduit d’autres mesures pour renforcer son bilan. En mai 2014, l’entreprise a annoncé qu’elle se défaisait de sa participation financière dans Swissgrid AG. Alpiq attend 363 millions de francs de recettes des transactions déjà lancées. La première transaction de 75 millions de francs a pu être menée à terme fin 2014. Les fonds ainsi libérés seront utilisés pour réduire l’endettement net. Celui-ci est passé en 2014 de 2,1 milliards de francs à 1,9 milliard de francs, et l’endettement brut a pu être réduit de 4,5 milliards de francs à 3,5 milliards de francs. Selon ses propres indications, Alpiq dispose toujours d’une liquidité solide avec 1,6 milliard de francs, auxquels s’ajoutent des lignes bancaires confirmées et non utilisées à hauteur de 700 millions de francs.
Marché et mix énergétique
Hans E. Schweickardt, président du conseil d’administration du groupe Alpiq, constate dans le rapport d’activité 2014 que les mutations des marchés de l’énergie dans le monde ont continué à s’accentuer. Ce développement signifie pour lui clairement qu’une production d’électricité pilotée par la politique au niveau national ne peut pas fonctionner dans un environnement mondial. Une approche raisonnable consiste en moins de subventions et plus de confiance dans le marché, déclare M. Schweickardt. De son point de vue, un mix énergétique raisonnable doit prendre en compte aussi bien les exigences de sécurité d’approvisionnement que celles de protection du climat et de rentabilité. Pour la Suisse, cela signifie selon lui s’intéresser à l’hydraulique et au nucléaire, qui figurent en première place sur la liste de la durabilité.
Source
M.B./T.M. d’après un communiqué de presse d’Alpiq du 9 mars 2015, et le rapport annuel 2014 du 2 avril 2015