IFSN: les trous de perçage à Leibstadt posent un problème organisationnel

Lors d’un contrôle dans la centrale nucléaire de Leibstadt, il a été constaté le 24 juin 2014 que les supports pour deux extincteurs manuels avaient été fixés à l’aide de trous de perçage dans l’enceinte de confinement primaire. L’IFSN avait exigé une réparation jusqu’au 18 juillet 2014. La réparation avait été réalisée dans les temps au moyen de soudures. Les extincteurs manuels avaient été montés en novembre 2008 par une entreprise externe.

«La signification de l’évènement en matière de sécurité doit certes être classée comme faible», résume Georg Schwarz, suppléant du directeur et chef du domaine de surveillance «centrales nucléaires» de l’IFSN. «Mais le contrôle qualité de l’organisation exploitante aurait dû empêcher de tels endommagements.» L’IFSN a donc formulé trois requêtes sur le plan organisationnel. Premièrement, la KKL devra démontrer que les problèmes liés à l’introduction et à l’encadrement de collaborateurs externes ont été complètement résolus. Deuxièmement, des mesures d’amélioration des processus de maintenance doivent être prises afin qu’une détérioration potentielle de la sécurité nucléaire soit déjà reconnue dans le cadre de la planification des activités à réaliser. Troisièmement, des travaux de maintenance doivent garantir que le contrôle qualité soit réalisé et documenté. Toutes les mesures prises doivent être présentées de façon détaillée à l’IFSN. Par ailleurs, l’IFSN accompagnera étroitement la KKL dans les domaines des facteurs humains et organisationnels l’année prochaine.

Dépôt de plaintes

Le 6 novembre 2014, l’IFSN a déposé une plainte auprès du Ministère public de la Confédération concernant les trous de perçage. Elle réagit ici conformément à la loi sur l’énergie nucléaire qui considère l’endommagement de dispositifs déterminants pour la sécurité nucléaire ou la sûreté dans une installation nucléaire comme une infraction.

L’IFSN a également déposé une plainte contre Greenpeace Suisse. Le 5 mars 2014, des militants avaient en effet illégalement escaladé la clôture de la centrale nucléaire de Beznau et sectionné des fils d’une clôture importante en matière de sûreté. Certains sont ensuite montés sur le bâtiment du réacteur. Ils y ont percé des trous dans le béton de l’enceinte de confinement secondaire.