Des ONG demandent l’intégration de l’énergie nucléaire dans la taxinomie de l’UE

Un groupe de 46 organisations non gouvernementales issues de 18 pays a adressé une lettre ouverte à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et demandé l’intégration de l’énergie nucléaire dans la taxinomie de l’UE pour des investissements durables. Selon elles, exclure l’énergie nucléaire soutient une stratégie de transition énergétique «notoirement insuffisante» pour décarboner.

9 avr. 2021

Dans leur lettre ouverte en date 27 mars 2021, les organisations non gouvernementales indiquent que la Commission européenne, en dépit des preuves scientifiques indiquant que l’énergie nucléaire est nécessaire pour lutter contre les changements climatiques, reconnaît celle-ci uniquement de manière limitée. Selon elles, cela est «dans le meilleur des cas paradoxal, et dans tous les cas contreproductif» notamment dans le cadre du pacte vert.

Par ailleurs, les ONG déplorent que de nombreuses décisions, au niveau de l’Union européenne et des États membres, affectant sévèrement le rôle que peut jouer l’énergie nucléaire, peuvent être reliées au traitement médiatique et politique dont celle-ci est l’objet, comme en témoigne les déclarations trompeuses récentes concernant les effets sanitaires de l’accident de Fukushima Daïchi. La représentation faussée dont l’énergie nucléaire, la plus importante source d’énergie pauvre en carbone de l’Union européenne, est l’objet, contribue à empêcher son déploiement, et oblige à maintenir en activité des centrales fossiles, pénalisant les efforts pour lutter contre le changement climatique, préserver la souveraineté de l’Europe et bénéficier d’un air plus sain.

Selon les ONG, le grand public est induit en erreur par des informations manipulatrices sur les centrales nucléaires, qui suscitent de la crainte à son égard. Ces fausses informations ont perturbé le débat démocratique au point de pousser de nombreux États à mettre à l’arrêt des centrales nucléaires propres et sûres, ainsi qu’à annuler des projets de construction. Si les populations semblent accepter qu’une obstruction politique au développement de l’énergie nucléaire se matérialise régulièrement en dépit des preuves scientifiques, c’est parce que ces preuves continuent d’être éclipsées par les mythes construits autour de cette énergie par ses opposants.

Les organisations non-gouvernementales demandent que toutes les sources d’énergie à faible émission de carbone soient équitablement prises en considération dans les discussions actuelles et futures de la Commission européenne, y compris sur la taxonomie. Elles demandent que l’UE soutienne l’évaluation objective de toutes les options qui s’offrent à elle et apportent des faits scientifiques corrects sur l’énergie nucléaire.

Si l'énergie nucléaire n’est pas intégrée dans la taxinomie de l’UE, les ONG estiment qu’il faudra porter la responsabilité de l’encouragement d'une stratégie notoirement insuffisante pour décarboner l'économie et préserver le climat et les populations.

La lettre ouverte se termine en ces termes: «Nous espérons vivement voir l’Union européenne, sous votre direction, prendre des décisions équilibrées au bénéfice de tous, et retrouver l’approche éclairée et scientifique digne de ce qu’elle est et doit rester: un ensemble plus grand que la somme des pays qui la composent.»

La lettre ouverte a été signée par 46 organisations non-gouvernementales issues de 18 pays appartenant à l’UE et hors UE: l’Australie, la Belgique, le Canada, la Corée du Sud, le Danemark, les États-Unis, la Finlande, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, la Norvège, les Pays-Bas, les Philippines, la Pologne, la Suède, la Suisse et Taïwan.

Nécessité d’un soutien croissant à l’énergie nucléaire
Le 24 mars, les chefs de gouvernement de sept pays, dont la France et la Pologne, avaient déjà adressé un courrier demandant à la Commission européenne un traitement égal et un soutien à l’énergie nucléaire dans le cadre de la politique climatique et énergétique européenne. Les pays exhortaient l’UE à mettre sur un pied d’égalité l'énergie nucléaire et les autres technologies pauvres en carbone, notamment dans le domaine du financement durable.

La taxinomie est un système de classification commun en vigueur au sein de l’UE qui permet de définir les activités économiques écologiquement durables. Les investisseurs disposent ainsi d'une référence commune, qu'ils peuvent utiliser partout pour investir dans des projets et des activités économiques ayant une incidence positive notable sur le climat et l'environnement.

Source

M.A./CB. d’après une lettre ouverte adressée à la Commission européenne le 27 mars 2021

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