La sécurité d’approvisionnement n’est pas mentionnée en tant qu’objectif stratégique de la politique climatique suisse

Alors qu’elle produit une électricité fiable et presque neutre en CO₂, l’énergie nucléaire n’est quasiment pas mentionnée dans le rapport de 65 pages. Le rapport sur les risques publié en novembre dernier par l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP) ne la citait pas, lui non plus, alors même que la pénurie d’électricité est considérée comme le principal risque en Suisse. Malgré tout, la stratégie climatique fait référence à des points clés de notre approvisionnement électrique indigène, pauvre en CO₂.

D’après le rapport, la transition vers une économie compatible avec la protection du climat doit s’effectuer de manière socialement acceptable et le principe de l’ouverture à la technologie est au cœur de la stratégie à long terme. Le président du Forum nucléaire suisse, Hans-Ulrich Bigler, a déclaré à ce sujet: «Lorsque l’on énonce comme maxime stratégique que la transition vers le zéro net doit s’effectuer de manière économiquement supportable et être basée sur le principe de l’ouverture technologique, alors il faut prendre en compte comme il se doit la sécurité de l’approvisionnement électrique et l’énergie nucléaire dans la stratégie. L’économie a besoin d’un courant neutre pour le climat – mais elle en a avant tout besoin en quantités suffisantes et à tout moment.»

L’absence de prise en compte de la capacité d’exportation des pays voisins dans le domaine de l’électricité constitue un autre point faible du rapport. Ainsi, dans le cadre du développement de l’approvisionnement électrique, on sait que des importations d’électricité seront nécessaires lors des périodes de transition. La Commission fédérale de l’électricité (EICom) met en garde dans ses derniers rapports contre la capacité d’exportation en baisse de nos pays voisins.

Le 28 janvier 2021, le Conseil fédéral a présenté la «Stratégie climatique à long terme de la Suisse». Il indique dans ce dernier que la Suisse souhaite réduire à zéro ses émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2050, et formule les principes stratégiques qui guideront et détermineront son action en matière de politique climatique dans les années à venir.