Le mix électrique suisse
Le mix électrique suisse, composé de 60% d’hydraulique, d'un tiers de nucléaire, et des énergies renouvelables, présente une image variée et possède une empreinte carbone très faible: 20 g d’équivalent CO₂ par kilowattheure. Toutefois, les défis associés à l’imprévisibilité de la demande en électricité nécessitent également des lacs d'accumulation. En hiver, les centrales nucléaires jouent un rôle majeur tandis qu’en été, l’hydraulique atteint des rendements élevés, rendant ainsi possible l'arrêt des centrales nucléaires pour révision.
Aujourd’hui, le mix électrique se compose de 60% d’hydraulique et d’environ un tiers de nucléaire. Le courant restant est fourni par des usines d’incinération des ordures ménagères (UIOM) et par les énergies renouvelables (vent, soleil et biomasse). Au total, près de 60 térawattheures (TWh) d’électricité sont produits chaque année en Suisse. La part des énergies renouvelables dans le mix électrique était faible jusqu’à aujourd’hui, mais la Stratégie énergétique 2050 prévoit qu’elle augmentera à l’avenir.
Le besoin en électricité augmentant, le parc de centrales suisse s’est développé. Dans les années 1960, la Suisse a choisi de miser sur l’énergie nucléaire plutôt que sur les énergies fossiles pour des raisons écologiques. Aujourd’hui, l’énergie nucléaire constitue la base de l’approvisionnement en énergie de ruban, autrement dit en électricité disponible 24h/24.
Le mix électrique suisse, pauvre en CO₂
Avec 20 grammes d’équivalent CO₂ (éq.-CO₂) par kilowattheure, le mix de production suisse (production) se situe bien en dessous de la moyenne européenne (plus de 460 g d’éq.-CO₂/kWh) et mondiale (700 g d’éq.-CO₂/kWh).
Toutefois, le mix de consommation de la Suisse est légèrement moins efficace (113 g d'éq.-CO₂ par kilowattheure) car la Suisse importe une grande quantité d'électricité souvent issue de sources fossiles.
La consommation pilote la production
L’électricité ne peut être stockée dans de grandes quantités. La quantité d’électricité produite doit correspondre à ce qui sera consommé, pas plus, pas moins. Si ce n’est pas le cas, il peut en résulter une panne du réseau de distribution, dans le pire des cas. Ainsi, la production et la distribution d'électricité sont très complexes. L’économie électrique résout cette problématique grâce à un mix composé de différents types de centrales. Les centrales nucléaires et les centrales au fil de l’eau produisent de l'électricité de manière homogène pour garantir l'approvisionnement de base. Les centrales à accumulation et les lacs de retenue situés dans les montagnes, en revanche, doivent permettre de couvrir la charge de pointe, par exemple le midi pour cuisiner et le soir pour regarder la télévision.
Outre la puissance de l’installation, sa disponibilité pour produire de l’électricité est également essentielle. Les centrales nucléaires sont disponibles quels que soient les conditions météorologiques et les niveaux d’eau, autrement dit: presque tout le temps.
Les centrales nucléaires suisses produisent de l'électricité près de 90% du temps. Elles sont arrêtées seulement en été, dans le cadre de leur maintenance et du remplacement du combustible, lorsque les centrales hydrauliques mettent à disposition une quantité suffisante de courant. En hiver, elles sont indispensables et fournissent jusqu’à la moitié du courant indigène.
En hiver, les rivières ont moins d’eau et les heures d’ensoleillement sont bien moins nombreuses qu’en été. Dans le même temps, on a besoin de plus d’électricité pour s’éclairer et faire chauffer de l’eau par exemple. Les lacs de retenue permettent de compenser les fluctuations de production sur une journée et une semaine, mais pas sur une saison. À cette période de l'année, les centrales nucléaires couvrent souvent jusqu’à la moitié de la production helvétique. Toutefois, la Suisse doit importer de l’électricité régulièrement durant cette période de l’année, tandis qu’elle est souvent en capacité d’exportation en été. C’est à ce moment-là que les centrales hydrauliques produisent le plus et que la consommation électrique est la plus faible. C’est la période idéale pour arrêter les réacteurs nucléaires afin d’effectuer leur révision.