Les mesures de sécurité prises au sein des centrales nucléaires ont un seul but: empêcher la radioactivité de contaminer les collaborateurs, la population et l’environnement, à la fois dans le cadre de l’exploitation quotidienne et en vas de dérangement. Pour ce faire, des mesures architecturales, techniques et organisationnelles rendent possible un fonctionnement optimal de l’installation et offrent une protection intégrale contre toute action venant de l’extérieur ou de l’intérieur.

Les centrales nucléaires sont construites selon le principe des «poupées russes». L’enveloppe extérieure, le bâtiment réacteur en béton de plusieurs mètres d’épaisseur, fait office d’écran de protection contre la pénétration de radioactivité dans l’environnement et protège simultanément l’installation des influences extérieures. Sous cette enveloppe, on trouve l’«enceinte de confinement», en acier massif. Celle-ci renferme le «bouclier biologique», une épaisse protection en béton armé, ainsi que la cuve de pression de manière intégrale et imperméable à l’air. La cuve de pression abrite à son tour le noyau du réacteur. Le combustible est conditionné dans les «crayons combustibles» dont les gaines sont soudées de sorte à être étanches aux gaz.

Ces barrières fonctionnent comme des récipients emboîtés les uns dans les autres. Pour que des quantités dangereuses de radioactivité s’échappent, il faudrait que tous les récipients perdent simultanément leur étanchéité, ce qui est hautement improbable.

De plus, l’enceinte de confinement se trouve sous dépression. Ainsi, en cas de fuite, l’air pénétrerait de l’extérieur dans l’enceinte de confinement et non l’inverse. Cependant, si une surpression apparaissait dans cette enceinte, l’air pourrait être évacué à travers un système spécial de filtration. Or ce système, dit de décompression filtrée, retiendrait plus de 99% des substances radioactives (surtout l’iode, le césium et les aérosols) dans la centrale nucléaire. De tels systèmes ont été installés dans les centrales nucléaires suisses il y a plus de 20 ans déjà.

En Suisse, le risque d’attaques terroristes est pris en compte dès la phase de planification de la centrale. À la suite de l’attentat terroriste du 11 septembre 2001 à New York, cette protection a été vérifiée. Les résultats ont attesté d’un niveau de protection élevé, notamment grâce aux systèmes de secours d’urgence abrités par un bunker rééquipé. Comme le prévoit la loi, en 2018, l'IFSN a procédé à des analyses de sécurité, lesquelles ont une nouvelle fois attesté que les centrales nucléaires étaient bien protégées.

Afin d’éviter toute cyberattaque au sein des centrales nucléaires, les systèmes d’information font l’objet d’une protection particulièrement stricte. Les systèmes logiciels importants pour la sécurité ne sont plus reliés au monde extérieur. Des barrières d’accès physiques vers les systèmes sensitifs de contrôle-commande préviennent l’intrusion de virus informatiques. Seul un cercle de personnes très limité et contrôlé, justifiant de formations approfondies et des connaissances techniques, a accès aux différents systèmes.

Protection contre les séismes et les inondations
Les centrales nucléaires comptent parmi les bâtiments suisses possédant les meilleures propriétés parasismiques. La Suisse connaît peu de séismes, et les plus importants observés ne dépassaient pas une magnitude de 6. Les centrales nucléaires résisteraient à de tels séismes sans dégât majeur. Les centrales nucléaires japonaises ont été capables de supporter le séisme extrêmement fort survenu à Fukushima – même si elles n’ont pas résisté au tsunami consécutif. La protection contre les évènements extrêmes tels que les inondations est, elle aussi, prise en compte dans les mesures de sécurité. Aussi, les installations sont-elles équipées de systèmes de secours spécialement blindés résistant aux inondations. À la suite de l’accident de Fukushima, la protection contre les inondations a été une nouvelle fois passée sous revue. L’IFSN a néanmoins pu confirmer que toutes les centrales nucléaires suisses étaient en mesure de supporter une inondation extrême, telle que l’on en connaît en moyenne tous les 10’000 ans.

Une protection automatique par arrêt d’urgence
Les arrêts d’urgence imprévus de réacteurs nucléaires sont, certes, peu fréquents, mais ils sont positifs sur le plan de la sécurité. Ainsi, lorsque certaines mesures telles que la pression, la température, le flux neutronique et l'activité dépassent les valeurs limites, le réacteur s’arrête automatiquement. Les barres de commande sont alors introduites dans le cœur du réacteur en quelques secondes seulement, ce qui interrompt immédiatement la réaction de fission nucléaire. Dans un même temps, les turbines sont arrêtées et le générateur est retiré du réseau électrique. Le refroidissement du réacteur se poursuit et la chaleur de désactivation, créée par les produits fissiles dans les crayons combustibles, est évacuée. Le réacteur se trouve alors en parfaite sécurité. Plusieurs canaux de déclenchement indépendants les uns des autres veillent à ce que le réacteur, même en cas de panne électrique, soit arrêté rapidement et en toute sécurité, y compris manuellement.

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