États-Unis: le programme FIRST soutient les pays partenaires dans la mise en œuvre de leurs projets de SMR

Désireux d’encourager le développement international des petits réacteurs modulaires (Small Modular Reactors, SMR), le gouvernement américain a lancé en avril 2021 le programme «Foundational Infrastructure for Responsible Use of Small Modular Reactor Technology» (FIRST) afin d’aider les pays partenaires à mettre en œuvre des projets nucléaires responsables et sûrs. Si le programme est axé sur les SMR, c’est parce qu’ils peuvent non seulement produire de l’électricité bas carbone, par exemple pour remplacer des centrales au charbon, mais aussi servir au dessalement d’eau de mer et à la production d’hydrogène.

2 nov. 2023
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Le développeur américain de réacteurs NuScale a ouvert son premier NuScale Energy Exploration Center (E2-Center) international en Roumanie, à l’Université polytechnique de Bucarest.
Source: Ambassade américaine de Bucarest via Twitter

Le programme FIRST s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par les États-Unis pour maîtriser la crise climatique et promouvoir la coopération mondiale. Le gouvernement a débloqué 5,3 millions de dollars pour ce programme collaboratif de formation et de renforcement des capacités. Composé de dix modules, le programme FIRST s’appuie sur les plus de 60 ans d’expérience que comptent les États-Unis dans le domaine de l’énergie nucléaire. Il permet de faire appel à des experts de différents domaines (science, industrie, ONG, laboratoires nationaux) afin de répondre aux besoins spécifiques des pays partenaires.

L’objectif du programme FIRST est de promouvoir le développement d’infrastructures nucléaires au travers d’une coopération technique axée sur les questions spécifiques aux SMR et de jeter les bases d’une coopération bilatérale ultérieure dans le domaine nucléaire. En contrepartie, les États-Unis espèrent obtenir des opportunités d’exportation pour leur industrie nucléaire. Plusieurs entreprises américaines – telles que NuScale et TerraPower (dont le fondateur est nul autre que Bill Gates) – travaillent actuellement au développement de SMR.

Les modules du programme FIRST
Programme FIRST: un programme commun de formation et de renforcement des capacités composé de dix modules est adapté aux besoins spécifiques de chaque partenaire.
Source: U.S. State Department, © Forum nucléaire suisse

Le soutien apporté par le programme FIRST comprend un dialogue précoce à l’échelon des experts entre les États-Unis et le pays partenaire intéressé. Ce dialogue permet aux deux partenaires d’échanger sur leurs priorités en matière de renforcement des capacités nucléaires, sur l’assistance technique apportée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et d’autres partenaires bi- et multilatéraux, et sur l’éventail des prestations du programme FIRST. Des experts des deux pays collaborent ensuite pour élaborer un programme sur mesure qui répertorie les formations, ateliers, webinaires, voyages d’études et autres moyens appropriés pour combler les lacunes en s’appuyant sur les efforts existants.

Le programme FIRST comprend en outre le projet «Phoenix», qui vise à favoriser le remplacement des centrales à charbon d’Europe et d’Eurasie par des SMR en fournissant un soutien technique à la prise de décision quant à l’opportunité d’un tel réacteur.

Déjà près de 20 pays partenaires
Près de vingt pays partenaires recourent actuellement au programme FIRST pour mettre en place ou développer leurs programmes nucléaires et répondre ainsi à leurs besoins en énergie propre dans le respect des normes les plus strictes en matière de sûreté nucléaire.

Quelques exemples:

  • NuScale a ouvert son premier «NuScale Energy Exploration Center (E2-Center)» international en Roumanie, à l’Université polytechnique de Bucarest. Équipé d’un simulateur de salle de contrôle de SMR de type VOYGR, ce centre sert à la formation d’experts, de techniciens et d’exploitants nucléaires. L’objectif est d’en faire la plaque tournante du déploiement des SMR en Europe.
  • En Ukraine, la coopération porte sur le recours au SMR pour la production et l’utilisation d’une part d’hydrogène aux fins de la fabrication de combustibles propres, et d’autre part d’ammoniac aux fins de la fabrication d’engrais à l’échelle industrielle.
  • L’Estonie a fait appel au programme FIRST pour prendre une décision éclairée sur l’intégration de l’énergie nucléaire dans son mix énergétique. «Nous devons d’abord déterminer les opportunités offertes par la technologie nucléaire et prendre conscience des responsabilités et des obligations qu’elle implique. Comme l’Estonie n’a aucune expérience en la matière, le soutien du gouvernement américain dans ce processus est hautement nécessaire et très apprécié», a déclaré le ministre de l’Environnement Erki Savisaar.
  • Les États-Unis ont conclu avec l’Indonésie un partenariat stratégique pour évaluer la faisabilité technique et économique de la centrale nucléaire en projet au Kalimantan occidental, sur l’île de Bornéo. Ce partenariat porte notamment sur la procédure de sélection du site, la planification de la centrale et du réseau électrique, une étude préliminaire d’impact environnemental et social, une évaluation des risques, une estimation des coûts et un examen par les autorités de surveillance.
  • L’exploitant de la centrale nucléaire Slovenské elektrárne (Slovaquie) a signé un accord de coopération avec d’autres entreprises du secteur énergétique en vue de soutenir le développement de SMR. Il s’agit tout d’abord de vérifier si les SMR sont adaptés à la Slovaquie en réalisant une étude de faisabilité pour laquelle il est prévu de demander des subventions au gouvernement américain dans le cadre du programme First.
  • Il existe en outre des partenariats avec le Kenya, le Ghana, la Thaïlande etla Malaisie.

NuScale Energy Exploration Center (E2-Center) international en Roumanie, à l’Université polytechnique de Bucarest. (Photo: Ambassade américaine de Bucarest via Twitter) Du point de vue du gouvernement américain, le programme FIRST est une étape importante vers un avenir énergétique propre et sûr. Il offre aux pays partenaires la possibilité de se lancer dans le nucléaire ou de développer leur parc tout en respectant les normes les plus élevées en matière de sûreté, de sécurité et de non-prolifération. Il encourage en outre la coopération entre les pays et les experts de différents domaines afin de travailler ensemble à un avenir durable. Pour la Suisse, ce programme ouvrirait par exemple des possibilités de coopération en matière de recherche.

Auteur

Stefan Diepenbrock, Chef de la communication, Forum nucléaire suisse

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