50’000 atomes d’antihydrogène produits pour la première fois au Cern

Une telle quantité de la substance devrait permettre aux chercheurs de vérifier l'un des principes fondamentaux de la théorie conventionnelle en physique des particules élémentaires: le modèle standard. Si l'antihydrogène devait se comporter autrement qu'escompté, le modèle standard devrait être remplacé par une meilleure théorie. En février de cette année, le Cern avait annoncé la première production d'antihydrogène stable, mais la quantité produite n'avait pas été divulguée.
Après avoir fait voler à plusieurs reprises des antiprotons lents ralentis (chargés négativement) à travers des nuages de positons lents (chargés positivement), les chercheurs ont pu observer la formation attendue d'atomes d'antihydrogène. Pour le Professeur Luciano Maiani, Directeur général du Cern, "la production contrôlée d'antihydrogène est un grand événement scientifique et technique".
L'antihydrogène se compose des deux particules mentionnées: le positon (antiparticule de l'électron) et l'antiproton (antiparticule du proton). Selon le modèle standard, l'atome et l'antiatome sont équivalents, ils se comportent comme l'image et son reflet. Ils sont toutefois incompatibles: lorsque la matière rencontre de l'antimatière, il se produit une annihilation mutuelle avec relâchement explosif d'énergie. Les différences entre l'hydrogène et l'antihydrogène pourraient contribuer à éclaircir la question de savoir pourquoi la matière est dominante dans l'univers visible (par rapport à l'antimatière), ceci bien qu'en théorie, les deux ont dû probablement se former dans la même quantité lors du Big Bang. La raison de ce déséquilibre est toujours un mystère.