Allemagne: la Chine veut acheter l'usine de combustible Mox de Hanau

La Chine a l'intention d'acheter des parties de l'usine allemande de fabrication de combustible Mox de Hanau, dans la Hesse.

9 déc. 2003

C'est ce qui a été annoncé début décembre 2003 à l'occasion de la visite en Chine du Chancelier Gerhard Schröder. Les exploitants allemands de centrales nucléaires et le département Production d'énergie (KWU) de Siemens AG avaient construit à Hanau une installation de transformation du plutonium issu des centrales nucléaires allemandes en assemblages combustibles à oxydes mixtes d'uranium et de plutonium (Mox), mais cette usine avait déjà été mise à l'arrêt définitif dès 1995, avant d'entrer en service, puis avait été démontée (Bulletin no 13/ 1995). Comme l'a indiqué le gouvernement fédéral allemand à propos de la vente éventuelle de l'installation, il a reçu une demande préliminaire de Siemens qui voudrait savoir si l'exportation pourrait être en principe approuvée, mais l'examen juridique de l'exportation de cette installation ne serait pas achevé. Le gouvernement fédéral désire s'assurer auprès du gouvernement de la République populaire de Chine, par le biais d'un échange de notes, que l'usine de fabrication de combustible sera utilisée exclusivement à des fins civiles. L'usine doit également être soumise au contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
La divulgation de la demande relative à la vente de l'usine a déclenché un débat politique en Allemagne: des représentants du parti des Verts ont exprimé le point de vue selon lequel l'exportation de cette installation contredirait grossièrement la politique d'abandon du nucléaire suivie par le gouvernement rouge-vert. Selon Angela Beer, qui dirige les Verts, son parti a l'intention d'utiliser toutes les possibilités juridiques permettant d'empêcher cette vente. Le groupe FDP au Bundestag y est par contre favorable. Un représentant de la CDU/CSU a reproché aux Verts "leur hypocrisie et leur morale ambiguë en politique atomique". Les ministres Fischer et Trittin étaient en effet au courant depuis longtemps de cette affaire, et ont donc laissé planer l'incertitude pendant des mois parmi la population et leur propre parti.

Source

H.R./C.P. d'après le "Süddeutsche Zeitung" du 3 décembre, un communiqué du gouvernement fédéral du 9 décembre et "heute im bundes-tag" du 10 décembre 2003

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