Autorité suédoise de la radioprotection sceptique à propos d'une étude sur Tchernobyl

L'autorité suédoise de la radioprotection SSI exprime son scepticisme à propos des résultats d'une étude sur les cancers provoqués par Tchernobyl en Suède.

30 déc. 2004

Cette étude est parue en décembre 2004 dans le «Journal of Epidemiolo-gy and Community Heaith» (volume 58, pages 1011 à 1016). Martin Tondel, et d'autres chercheurs de l'Université suédoise de Linköping, entendent démontrer dans leur étude que 849 cas de cancer constatés de 1988 à 1996 sont imputables aux retombées radioactives qui ont suivi l'accident de Tchernobyl. Martin Tondel a étudié à cette fin un groupe de 1,1 million d'habitants du nord de la Suède parmi lesquels 22'409 personnes ont été atteintes d'un cancer pendant la période considérée. Les auteurs sont d'avis que leur étude est la première qui démontre clairement un lien de cause à effet, en dehors de l'ex-Union soviétique, entre les retombées radioactives de l'accident de Tchernobyl et l'incidence de cancers.
La SSI s'interroge aussi bien sur la méthode suivie par les auteurs de l'étude que sur ses résultats. Pour pouvoir établir un lien avec les rayonnements, il faudrait calculer la dose reçue par chacune des personnes considérées. L'étude se sert directement de la quantité des retombées radioactives comme mesure de la dose, méthode que conteste l'autorité de la radioprotection. Les auteurs ont par ailleurs choisi deux ans comme durée de latence, durée que l'autorité considère comme bien trop courte. La durée d'observation de dix ans serait également trop courte pour de nombreuses formes de cancer. C'est seulement pour deux sortes de cancer, à savoir la leucémie et le cancer de la thyroïde, qu'une élévation de l'incidence pourrait être constatée dans les premières années suivant l'exposition aux radiations, après le temps de latence. Or l'étude ne montre aucune augmentation de ces maladies. Les auteurs parlent d'une élévation de l'incidence des affections néoplasiques. Mais de nombreuses études démontrent qu'à quelques exceptions près, ces maladies ne surviennent que des décennies après l'irradiation. Cette constatation, parmi d'autres points contestés, font dire à la SSI que les résultats de l'étude Tondel doivent être considérés avec la plus grande précaution.

Source

D.S./C.R d'après un communiqué du SSI de décembre 2004

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