Belgique: Tihang 1 à l’arrêt définitif

Tihange 1 a été définitivement arrêtée le 30 septembre 2025 à 23 h 21. Le réacteur à eau sous pression d’une puissance nette de 962 MW avait été mis en service en 1975. D’après l’exploitante Engie-Electrabel «juste à temps pour limiter la dépendance de la Belgique vis-à-vis du pétrole». Sa construction avait duré cinq ans.

Initialement, la Belgique voulait sortir du nucléaire et mettre à l’arrêt toutes ses installations d’ici à 2025. La loi fédérale belge de 2003 interdisait la construction de nouvelles centrales nucléaires et limite la durée de fonctionnement des installations existantes à 40 ans. Afin de réduire le risque de panne d’électricité, Tihange 1 avait été autorisée en 2012 à rester connectée au réseau jusqu’en 2025. Après Doel 3 (2022), Tihange 2 (2023) et Doel 1 (février 2025), c’est au tour de Tihange 1, un autre réacteur à eau sous pression, d’être arrêté. Doel 2 suivra le 30 novembre 2025. Concernant Doel 4 et Tihange 3, à l’issue de négociations tenaces, Engie-Electrabel a accepté en décembre 2023 la prolongation du fonctionnement des deux réacteurs de dix ans, soit jusqu’en 2035.

Le gouvernement étudie de nouvelles prolongations d’exploitation

En mai 2025, dans le contexte de la crise énergétique, le Parlement belge a abrogé la loi de 2003, la rendant ainsi caduque. À son arrivée au pouvoir en février 2025, le gouvernement de Wever avait annoncé vouloir relancer l’énergie nucléaire grâce à de nouvelles constructions et à des prolongations d’exploitation. Il souhaitait également laisser les réacteurs Doel 4 et Tihange 3 en fonctionnement non pas dix mais vingt ans et étudier la prolongation de Tihange 1, Doel 1 et Doel 2. Ces projets avaient été rejetés, notamment par Engie-Electrabel, l’entreprise estimant ne pas disposer des ressources requises et souhaitant se tourner vers les énergies renouvelables. Mais le gouvernement a poursuivi ses investigations et il a même envisagé trouver un autre exploitant qu’Engie Electrabel. Tihange 1 appartient pour moitié à Électricité de France (EDF) et pour moitié à Engie. En revanche, EDF ne possède que 10% de Doel 4 et Tihange 3.

Malgré la mise à l’arrêt réalisée de Tihange 1, le ministre de l’Énergie Mathieu Bihet souhaite obtenir une seconde prolongation d’exploitation de l’installation. Cela nécessiterait toutefois des travaux de modernisation importants. Il a donc demandé à Engie de ne pas lancer d’opérations irréversibles, le temps de poursuivre les discussions sur une éventuelle prolongation. Le gouvernement a déclaré être en discussions avec EDF et Engie. La véritable phase de démantèlement n’est prévue qu’en 2028. Afin de libérer de l’espace pour le démantèlement de Tihange 2, Engie pourrait toutefois retirer la tour de refroidissement de Tihange 1 dès 2026. D’après Engie-Electrabel, la prolongation du fonctionnement doit être planifiée au moins cinq ans avant et être inscrite dans la loi. L’entreprise estime qu’un renouvellement du permis d’exploitation de Tihange 1 serait trop coûteux et donc pas réalisable. Deux nouvelles centrales à gaz sont déjà en construction dans la région.