Bug de l'an 2000: suite...

Selon divers sondages d'opinion, les centrales nucléaires progressent de plus en plus sur la liste des inquiétudes ressenties par la population à propos de l'impact éventuel qu'exercera sur des équipements d'infrastructure le "bug de l'an 2000", appelé aussi "Y2K" dans les pays anglo-saxons, ceci bien que de nouvelles études indépendantes et des tests réalisés en réel dans des installations démontrent que les exploitants sont bien préparés.

28 avr. 1999

Le "bug de l'an 2000" désigne l'incapacité de microprocesseurs anciens ou de petite capacité à traiter correctement le passage dans l'an 2000 et d'autres passages de dates critiques. Cette incapacité pourrait entraîner des dysfonctionnements imprévisibles dans des systèmes les plus divers.
Electricité de France (EDF) a testé pendant quatre jours à la tranche nucléaire de Civaux 2, tranche largement achevée mais pas encore chargée en combustible, les passages du 9 septembre 1999, de l'an 2000 et du 29 février 2000, ainsi que le retour à la date du jour. EDF a choisi Civaux 2 parce qu'il était possible d'y travailler sans aucun risque radiologique et que la technique de contrôle-commande numérique y est largement utilisée. La simulation s'est déroulée comme prévu, sans mauvaises surprises. Il a été démontré par ailleurs que dans les grandes installations industrielles, un saut en arrière dans le temps constituait en cas de panne une stratégie de mitigation praticable et sûre. EDF travaille de manière systématique sur cette question du bug de l'an 2000 depuis 1996. Elle consacre 600 millions de francs français à des essais, au remplacement de systèmes et à des requalifications. L'entreprise est désormais convaincue que la production et la distribution d'électricité ne subiront aucun dysfonctionnement aux dates critiques. Une inconnue ne saurait toutefois être exclue, à savoir des défaillances soudaines de gros clients mal préparés. Des ruptures de charge pourraient entraîner des perturbations sur le réseau, et il serait alors nécessaire d'appliquer l'îlotage pour un grand nombre de centrales nucléaires. Le passage à ce mode de fonctionnement n'est pas toujours sans poser quelques problèmes; comme certains exploitants américains, EDF envisage donc de renforcer la disponibilité des alimentations électriques de secours aux dates critiques.
Aux Etats-Unis, un audit de la Commission américaine de la réglementation nucléaire NRC effectué dans douze tranches nucléaires représentatives de 43 des 103 tranches en service dans ce pays a confirmé que la sûreté nucléaire ne serait en aucun cas menacée lors des passages aux dates critiques. Selon le rapport qu'a maintenant publié la NRC, ceci n'exclut pas toutefois certains problèmes d'exploitation dans des domaines tels que le contrôle d'accès, la saisie de données de radioprotection, l'affichage de données d'exploitation ou la planification de la maintenance. Les essais correspondants avaient déclenché le 8 février 1999 un incident à Peach Bottom, incident au cours duquel tous les systèmes d'affichage informatisés de la salle de commande étaient restés en panne pendant sept heures. La suppression de tels problèmes fait l'objet de divers travaux qui ne seront toutefois pas terminés dans toutes les centrales nucléaires avant l'automne 1999, précise la NRC, qui a l'intention d'avoir mené à bien à cette date l'audit des 60 centrales nucléaires restantes.
En Grande-Bretagne, le contrôle Y2K des centrales nucléaires de British Energy (BE) a révélé un problème éventuel dans la commande des alternateurs de certains AGR (réacteurs avancés refroidis au gaz). Les travaux de rectification sont sur le point d'être achevés, indique BE. Les autres centrales nucléaires, et Sizewell B tout particulièrement, sont "parfaitement compatibles avec l'an 2000", précise l'exploitant.

Source

P.B./C.P. d'après Le Monde des 21 et 24 avril, Nuclear Engineering d'avril 1999 et NucNet du 29 avril 1999

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