Charbon ou nucléaire: qu'est-ce qui préside au choix?

Le gaz naturel joue un rôle de premier plan comme source d'énergie primaire dans de nombreux scénarios sur l'approvisionnement en électricité des 20 à 30 prochaines années. "Erreur", réplique à ce sujet le professeur d'économie suédois Marian Radetzki; cette option serait beaucoup trop chère à la longue. A son avis, il faudra finalement choisir entre le charbon et l'énergie nucléaire, "même si les deux semblent actuellement indésirables."

25 janv. 2000

Dans un article intitulé "Coal or Nuclear in New Power Stations: the Political Economy of an Indesirable but Necessary Choice" paru dans l'édition de janvier de la revue américaine Energy Journal, le professeur Radetzki analyse les divers arguments en présence. Partant du principe que la capacité mondiale de production d'électricité augmentera de 60% par rapport à 1995 d'ici 2010 et que le gaz constituera la première option là où il sera disponible, il s'agira quand même, dans des cas importants, de choisir finalement entre le charbon et l'énergie nucléaire. L'Agence internationale de l'énergie estime que malgré les réserves relevant de la protection du climat, c'est le charbon qui, d'ici 2010, sera choisi dans neuf cas sur dix. Le professeur Radetzki souligne qu'il ne s'agit ici que d'une estimation. Une appréciation différente des trois facteurs décisifs, à savoir les coûts internes de production, les coûts externes de production, et le point de vue du public sur les coûts externes, pourrait renverser la tendance.
En ce qui concerne les coûts de production internes, l'énergie nucléaire enregistre des résultats légèrement meilleurs ou légèrement inférieurs à ceux du charbon selon le taux d'intérêt appliqué pour le capital investi, constate le Professeur Radetzki. Il en va autrement des coûts externes: alors que pour le charbon, ceux-ci sont presque aussi élevés que les coûts internes, ils ne jouent guère un rôle pour l'énergie nucléaire, si bien que le coût global de l'électricité d'origine nucléaire est toujours de 20 à 25% inférieur à celui de l'électricité charbon. Les profanes en matière d'économie énergétique n'en ont pas moins leur propre point de vue sur les coûts externes. Ces coûts seraient largement surestimés aussi bien pour le charbon, à savoir d'un facteur 25, que surtout pour l'énergie nucléaire (surestimation d'un facteur 100). L'importance de ces coûts externes serait donc ainsi surdimensionnée au moment de prendre les décisions. Comme l'explique le professeur Radetzki, la différence de coûts ancrée dans les mentalités, ou plutôt dans les préjugés, semble si énorme que de nombreux pays européens ont pris la décision politique d'abandonner le nucléaire, ou l'envisagent sérieusement.

Source

P.B./C.P. d'après NucNet du 26 janvier 2000

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