Conséquences socio-économiques de dépôts en couches géologiques profondes pour le canton de Schaffhouse

Le Conseil exécutif du canton de Schaffhouse a publié le 21 avril 2010 sa propre étude sur les conséquences économiques et sociales d’un dépôt en couches géologiques profondes pour le canton de Schaffhouse. L’étude conclut que les effets sur l’emploi de la réalisation et de l’exploitation du dépôt ne sauraient compenser les effets négatifs d’un dépôt en couches géologiques profondes. Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) faisait savoir le jour même que l’étude ne faisait pas partie de la procédure de plan sectoriel et que sa méthodologie n’avait pas été coordonnée, ce qui rendait impossible toute analyse comparative.

29 avr. 2010

L’étude «Dépôts en couches géologiques profondes pour les déchets radioactifs dans le Weinland zurichois et le Südranden – Etude des effets socioéconomiques pour le canton de Schaffhouse» a analysé aussi bien les sites de stockage envisageables pour les déchets hautement radioactifs (DHR) dans le Weinland zurichois que les sites pour déchets faiblement ou moyennement radioactifs (DFMR) dans le Südranden. Les deux sites ne sont distants que de quelques kilomètres de l’agglomération de Schaffhouse qui regroupe 80% de la population et des emplois du canton de Schaffhouse.

Coûteuse détermination des effets sur l’image

Selon le communiqué du Conseil exécutif du canton de Schaffhouse, l’étude s’est penchée sur les effets directs et indirects d’un dépôt en couches géologiques profondes sur le canton de Schaffhouse. L’évaluation des effets directs se fonde sur les indications de la Nagra. Les effets sur la valeur ajoutée et l’emploi auraient été évalués d’après les méthodes usuelles actuelles pour les gros investissements. Selon les auteurs, l’évaluation des effets directs sur l’image s’est révélée des plus complexes du point de vue méthodologique. Ces effets ont été tirés de la perception subjective des risques et autres inconvénients que les personnes individuelles ou les entreprises lient à un dépôt en couches géologiques profondes. Ni en Suisse, ni à l’étranger, il n’a été effectué jusqu’à présent d’étude de cas pour un dépôt en couches géologiques profondes se frottant aux effets indirects. C’est pourquoi il a été effectué des enquêtes très approfondies auprès de la population locale aussi bien qu’auprès de migrants potentiels (400 personnes de chaque catégorie). L’étude a également interrogé de nombreux représentants de haut rang de l’économie locale, d’entreprises étrangères ayant potentiellement pu venir s’installer dans le canton aussi que d’autres représentants des secteurs les plus divers.

L’étude en chiffres

Les auteurs sont convaincus que la réalisation d’un dépôt en couches géologiques profondes ternirait l’image du canton de Schaffhouse et freinerait fortement son développement. Sur une période de 50 ans, le canton perdrait ainsi chaque année (sur la base actuelle) 15 à 33 millions de recettes fiscales, soit 3 à 7% des rentrées fiscales actuelles. Dans le même temps l’évolution de la population accuserait un déficit de 2000 à 5000 personnes et l’emploi un déficit de 1000 à 2000 postes à créer, par rapport à la situation en l’absence de dépôt en couches géologiques profondes. Rapporté à la population actuelle de 75’000 personnes et aux 32’000 emplois du canton, ceci correspondrait également à un recul de 3 à 7%.

Compte tenu de ces résultats, le Conseil exécutif déclare donc inacceptable la création de sites de stockage à proximité immédiate de l’agglomération de Schaffhouse. Il reconnaît toutefois dans son communiqué de presse que la Suisse ne pourra pas se passer de l’énergie nucléaire du point de la sécurité d’approvisionnement pour les prochaines décennies.

DETEC: il est indispensable de garantir la comparabilité de toutes les régions

Le DETEC a rappelé dans un communiqué de presse publié le même jour que l’étude du canton de Schaffhouse ne faisait pas partie de la procédure de plan sectoriel. La méthodologie de cette étude n'aurait été coordonnée ni avec les autorités fédérales, ni avec les autres cantons d'implantation et ne permet donc pas d'analyses comparatives dans le cadre de la recherche de sites en cours. A partir de la mi-2011, le DETEC mènera des études socio-économiques intercantonales selon une méthode objective et comparable dans toutes les régions d'implantation potentielles.

Source

D.S./P.C. d’après des communiqués de presse du Conseil exécutif du canton de Schaffhouse et du DETEC du 21 avril 2010

Restez informé-e!

Abonnez-vous à notre newsletter

Vers l’abonnement à la newsletter

Profitez de nombreux avantages

Devenez membre du plus grand réseau nucléaire de Suisse!

Les avantages en tant que membre