Cours d’approfondissement: Les systèmes nucléaires de l’avenir, la voie vers une meilleure acceptation?

Dans quelle mesure les réacteurs de 3e génération ou des concepts encore plus récents sont-ils susceptibles d’apporter un plus en termes de sûreté; cette voie peut-elle être empruntée pour améliorer l’acceptation du nucléaire par la société ? Le cours d’approfondissement 2012 du Forum nucléaire suisse s’est proposé de donner des réponses. Les exposés émanant des milieux de l’industrie et des sciences ont été complétés par des points de vue théologiques, psychologiques, politiques et sociologiques.

13 déc. 2012
Lors du cours d’approfondissement, la conseillère nationale Corina Eichenberger a exigé davantage de faits et de bon sens pour parer à la «mascarade de politique énergétique».
Lors du cours d’approfondissement, la conseillère nationale Corina Eichenberger a exigé davantage de faits et de bon sens pour parer à la «mascarade de politique énergétique».
Source: Forum nucléaire suisse

Le cours d’approfondissement annuel du Forum nucléaire a eu lieu à l’hôtel Arte d’Olten les 28 et 29 novembre 2012. Saluant les quelque 120 personnes présentes, Urs Weidmann, président de la Commission pour la formation et chef de la centrale nucléaire de Beznau, a invité l’assistance à examiner l’éventualité, pour les nouveaux concepts de réacteurs, de servir de clef à une meilleure acceptation du nucléaire par la société. Approches scientifiques, technologiques et économiques, complétées par des démarches éthiques et sociétales ont fourni des réponses.

Ethique, psychologie, faits et opinions

C’est Stefan Burkhard, pasteur à Wettingen-Neuenhof et président du groupe de travail Christen und Energie (ACE) qui a donné le coup d’envoi: les avis de l’Eglise sont partagés en ce qui concerne l’énergie nucléaire. Pour certains théologiens, le nucléaire n’est pas en contradiction avec la Création. Burkhard a invité l’assistance à se pencher sur l’histoire de la religion et à mettre la situation post-Fukushima en regard de l’interprétation de vieux mythes. Il a clarifié sa position sur le nucléaire à l’aune de quatre exemples tirés de la Bible et de la mythologie.

L’effondrement de la tour de Siloé qui, selon l’Evangile de Luc, aurait tué plusieurs personnes, nous fait comprendre combien il faut se méfier de toute forme d’orgueil face aux acquis technologiques. La sûreté est en effet une tâche à long terme, le mieux pouvant devenir l’ennemi du bien. Quant à la tour de Babel, Burkhard y voit la perte des valeurs et de la compréhension communes dans notre monde occidental. Œuvrer au même ouvrage (énergétique) n’intéresse plus personne, mais on tergiverse en revanche sur des problèmes accessoires sans remarquer que les voûtes de l’ouvrage menacent de s’écrouler. Sous l’angle de la politique énergétique, les humains ont été «chassés du paradis». Le chemin politique et énergétique actuel est devenu rocailleux et épineux, il est semé d’embûches. Enfin, Burkhard a comparé le rôle des exploitants de centrales nucléaires au cas de Prométhée qui déroba le feu divin pour le donner aux humains. Ces exploitants n’ont de cesse de se justifier, en répétant au peuple qu’ils lui donnent ce qu’il veut – à savoir de l’électricité: un rôle ingrat qu’ils rejouent à l’infini – à l’instar du foie de Prométhée se régénérant chaque nuit.

Katrin Fischer, FHNW: «On a peur de ce que l’on connaît mal.»
Katrin Fischer, FHNW: «On a peur de ce que l’on connaît mal.»
Source: Forum nucléaire suisse

Katrin Fischer, professeur de psychologie appliquée à la Haute Ecole spécialisée de la Suisse du Nord-Ouest (FHNW), a expliqué à Olten pourquoi les gens adoptent un comportement manifestement irrationnel lorsqu’il s’agit d’évaluer des risques. Ils sont dans l’incapacité de procéder à une évaluation objective des risques individuels. Ils surestiment les dangers liés aux catastrophes naturelles et technologiques mais sous-estiment les risques de maladie. Les médias portent ici leur part de responsabilité. Le sentiment de contrôlabilité joue également un rôle important: ainsi, même si les statistiques indiquent que la circulation routière est bien plus dangereuse que le trafic aérien, nombreux sont ceux qui se sentent sûrs en voiture mais ont peur de prendre l’avion. Les gens peinent par ailleurs à comprendre les probabilités. La méfiance est particulièrement grande lorsque l’étendue des dégâts relève de l’hypothèse ou de l’inconnu, un peu selon la devise: mieux vaut manger des frites malsaines au MacDo qu’une tomate génétiquement modifiée. On a peur de ce que l’on connaît mal. S’y ajoute que le mode de communication est un élément décisif. Les formulations positives sont mieux acceptées, et les attentes en termes d’utilité exercent une influence de poids. Ainsi, de graves effets secondaires sont acceptés pour les médicaments anticancéreux mais pas pour les sirops contre la toux. Enfin, lorsqu’il est question de communiquer des risques, la transparence – par exemple sur les intérêts en jeu – est un préalable important du climat de confiance.

Jürgen Hampel de l’Université de Stuttgart a parlé de la manière dont l’énergie nucléaire est perçue au sein du public. Les espoirs des années 1950, à savoir que l’atome résoudrait tous les problèmes énergétiques, ne s’étant pas réalisés, le nucléaire est aujourd’hui souvent taxé de «damnation ET de bénédiction». En Europe, le degré de formation et le sexe jouent un rôle certain: plus les hommes bénéficient d’une solide formation mieux ils acceptent l’énergie nucléaire; chez les femmes, le rejet croît par contre avec le degré de formation. La confiance dans les institutions pèse de tout son poids dans la formation de l’opinion. L’idée qu’un surcroît de connaissances génère une meilleure acceptation n’est pas exacte. Une communication ouverte fondée sur le dialogue a de plus grandes chances de réussir. Personne n’a le droit d’imposer les thèmes de discussion ni la manière dont ils sont traités. Il faut se mettre au diapason de la logique ou du côté irrationnel de son interlocuteur.

La conseillère nationale Corina Eichenberger, présidente du Forum nucléaire suisse, a invité l’assistance à recourir aux faits et au bon sens pour faire face à la mascarade actuelle de la politique énergétique. Le débat politique sur le «tournant énergétique» de la Suisse ne fait que commencer. La décision précipitée de sortir du nucléaire nécessitera ces prochaines années la prise de décisions politiques de grande portée. L’abandon de l’atome est diamétralement opposé à la politique climatique officielle. De même, la proposition faite en parallèle d’interdire le retraitement de manière définitive est contraire à ce que prône la Constitution pour la conservation durable des ressources naturelles. Pour clore son allocution, Madame Eichenberger a exprimé le souhait que le débat sur l’avenir énergétique de la Suisse soit mené de façon plus fondée et plus objective qu’aujourd’hui.

En réponse aux aspects sociologiques et psychologiques ci-devant, Stefan Hirschberg, chef du laboratoire d’analyse des systèmes énergétiques à l’Institut Paul- Scherrer (PSI), a insisté sur le poids nécessaire des faits dans les décisions politiques. La science n’est toutefois pas en mesure de répondre à la question de l’acceptabilité des risques. Grâce à la banque de données ENSAD sur les accidents majeurs dans le secteur de l’énergie, Hirschberg a accès à une vaste palette de faits dont il a donné quelques aperçus:

  • Au cours de la période de 1970 à 2010, les catastrophes naturelles ont fait bien plus de victimes que les désastres technologiques (rapport 9:1).
  • Dans les pays émergents, les accidents du secteur énergétique sont bien plus fréquents que dans les pays de l’OCDE. L’exploitation des mines de charbon et les barrages constituent une menace particulière en Chine.
  • L’extraction, le traitement et le transport de la houille, du pétrole ou du gaz naturel donnent assez fréquemment lieu à de graves accidents, mais ne suscitent le plus souvent qu’un faible intérêt au sein du public.
  • Même s’ils sont très rares, les accidents nucléaires peuvent, comme les ruptures de barrages ou les coups de grisou, faire un grand nombre de victimes dans les cas les plus graves (dans l’hypothèse linéaire sans seuil pour l’effet des radiations).
  • Les coûts externes d’accidents sont généralement plus faibles que ceux des nuisances durables telles que la pollution de l’air.

Philipp Hänggi, directeur du secrétariat de swissnuclear, a présenté les derniers résultats de la 13e étude de sondage d’opinion. Ils montrent que l’effet Fukushima s’est pour ainsi dire dissipé en Suisse. Trois quarts des personnes interrogées lors du sondage téléphonique d’octobre 2012 ont notamment avalisé l’affirmation selon laquelle les installations nucléaires suisses sont sûres, soit une proportion équivalant à celle d’avant mars 2011. Même constat en Grande-Bretagne, indépendamment du fait que les médias britanniques ont rapporté les événements de façon très différente et bien plus objective. En Suisse, les opinions sur le nucléaire sont façonnées moins par la perception des risques que par des considérations en termes d’utilité et par la confiance dans les sources d'information. C'est ainsi que plus de 60% des personnes interrogées lors du dernier sondage ont qualifié le nucléaire de «mal nécessaire» et qu’une grande partie la considère comme étant d’un prix abordable.

Réacteurs de 4e génération et cycles du combustible

Konstantin Mikityuk, chef de groupe au PSI, a abordé le sujet des surgénérateurs de 4e génération. Cette technologie repose sur le critère de la conservation des ressources bien plus que sur celui d’une nouvelle amélioration de la sûreté. L’utilisation de l’uranium-238 peut couvrir les besoins énergétiques de l’humanité pendant des milliers d’années. Le Forum International Génération IV (GIF) a jeté son dévolu sur le développement de trois systèmes de surgénérateurs: les réacteurs rapides à caloporteur gaz, à caloporteur sodium et à caloporteur plomb. Tous ces systèmes requièrent un retraitement du combustible et présentent des avantages et des inconvénients. Ils pourront, selon Mikityuk, apporter une contribution non négligeable à un approvisionnement durable en énergie, si tant est que l’on ait recours à des méthodes de retraitement efficaces. A ce jour, le monde cumule plus de 300 années d’expérience dans l’exploitation concrète de surgénérateurs rapides. Compte tenu de leurs avantages en termes de conservation des ressources, il vaut la peine d’investir des efforts dans leur développement futur ainsi que dans celui du retraitement.

Jean-Marc Cavedon est notamment responsable de la recherche sur les réacteurs de 4e génération au PSI.
Jean-Marc Cavedon est notamment responsable de la recherche sur les réacteurs de 4e génération au PSI.
Source: Forum nucléaire suisse

Jean-Marc Cavedon, chef du département Energie Nucléaire et Sûreté au PSI, représente la Suisse au GIF. Il a fait le point sur les activités actuelles du Forum international et sur l’avancement de la recherche. Les systèmes de 4e génération doivent être développés plus avant pour pouvoir être utilisés à l’échelle industrielle. Le problème du climat constitue ici le moteur principal; il ne s’agit pas uniquement de la production d’électricité, mais aussi de celle de chaleur et d’hydrogène, du dessalement de l’eau de mer, de la gestion des actinides et de la minimisation des risques de prolifération. La recherche menée par le PSI sur la 4e génération est axée essentiellement sur les matériaux destinés aux réacteurs à très haute température et aux réacteurs à neutrons rapides à caloporteur gaz. La feuille de route technologique de l’initiative GIF est actuellement à l’étude. Les surgénérateurs avancés à caloporteur sodium sont attendus à l’horizon 2020 à 2025. La décision de projet concernant le réacteur à eau supercritique devrait tomber en 2017. Conjoncture mondiale oblige, la restriction des ressources disponibles pour la recherche pose problème. Quant à l’économicité des systèmes de 4e génération, aucune prédiction fiable n’est permise à l’heure actuelle.

Marco Streit, chef de projet au laboratoire chaud du PSI, a d’emblée clarifié la situation: il n’existe pas de cycle de combustible idéal. Certes, il en existe différentes conceptions telles que le cycle à passage unique utilisé de nos jours en Suisse, le recyclage multiple ou l’utilisation de thorium. Tous ces procédés présentent des avantages et des inconvénients et dans la pratique, ce sont les milieux politiques qui dictent ce qui est admis et ce qui ne l’est pas. S’y ajoute l’obstacle de la rentabilité, ce qui engendre forcément des conflits d’objectifs. En général, l’acceptation est faible au sein de la population. La solution optimale découle du cadre sociétal et économique. Pour conclure, Streit a souligné qu’aucun des procédés présentés n’autorise à se passer d’un dépôt de stockage profond.

Génération III: concepts évolutionnaires et révolutionnaires dans un test de stress virtuel

Horst-Michael Prasser, professeur de systèmes nucléaires à l’ETH de Zurich, a initié l’assistance aux systèmes de sûreté des réacteurs de génération III, en faisant la distinction entre développements évolutionnaire et révolutionnaire de ces systèmes, sur la voie menant de la génération II aux générations III et III+. Alors que la génération III évolutionnaire mise en premier lieu sur le renforcement des dispositifs actifs tout en prévoyant aussi des dispositifs passifs, la génération III+ inclut l’installation systématique de dispositifs passifs en redondance multiple. Ce développement vise à restreindre aux bâtiments les effets d’un endommagement du cœur pour éviter ainsi l’évacuation de la population ou des interventions hâtives de la part des opérateurs. En bref, la génération III se distingue, d’une part, par une prise en compte systématique d’événements externes pour prévenir les incidents et, d’autre part, par des systèmes automatiques destinés à retenir la radioactivité dans le cas d’accidents dépassant les normes de dimensionnement.

Johannis Nöggerath, responsable à la centrale nucléaire de Leibstadt, a ensuite proposé aux fournisseurs de réacteurs de 3e génération de se livrer à un «test de stress virtuel». Les trois conférenciers ont dû expliquer les effets que pourraient avoir un séisme et une fusion du cœur sur leurs systèmes de réacteurs respectifs.

James Alan Beard de GE Hitachi Nuclear Energy a montré comment une fusion de cœur hypothétique pourrait être maîtrisée dans l’ESBWR. Il s’est, en l’espèce, arrêté sur l’ensemble des dispositifs de sûreté passifs dont est doté ce type de réacteur, dispositifs pouvant être utilisés à des fins de refroidissement et de décompression en cas d’incident grave. Equipé d’un dispositif de refroidissement passif, le «cendrier» ou récupérateur de corium est installé à même le sol du confinement.

Peter Volkholz d’Areva NP GmbH a expliqué que contrairement à Fukushima, le générateur diesel de secours d’un EPR ne tomberait pas en panne en cas de séisme ou de tsunami. Si cela devait malgré tout se passer et qu’il n’y ait plus ni approvisionnement électrique externe, ni ravitaillement en diesel, ni amenée d’eau de refroidissement, il se passerait 9 jours avant la fusion du cœur. Le corium serait retenu pendant quelques heures dans le puits du réacteur par 500 mm de béton sacrificiel. La masse s’étalerait ensuite par les côtés dans le récupérateur sous la cuve et se solidifierait en quelques jours pour atteindre un état contrôlable prédéfini.

Felix Sassen, de la Westinghouse Electric Company, a présenté le concept sécuritaire de l’AP1000. Pour réduire les risques d’erreurs, le nombre des dispositifs nécessaires est maintenu aussi bas que possible. En plus des dispositifs passifs, des systèmes actifs sont installés par souci d’une «défense en profondeur». La dimension et le nombre des composants de l’AP1000 sont fortement restreints, cela afin de minimiser au maximum l’étendue des zones pertinentes du point de vue de la sûreté. En cas de fusion, le corium serait retenu dans la cuve du réacteur, refroidie par la mise sous eau du puits et par le système de refroidissement passif du confinement.

Minh Quang Tran de l’EPFL est convaincu que la technologie de la fusion est appelée à jouer un rôle important à l’avenir.
Minh Quang Tran de l’EPFL est convaincu que la technologie de la fusion est appelée à jouer un rôle important à l’avenir.
Source: Forum nucléaire suisse

Regards croisés: fusion, assurances, nanotechnologies et décharge chimique héritée du passé

Minh Quang Tran de l’EPFL s’est exprimé sur la source d’énergie «novatrice» de la technologie de fusion. La fusion est une source durable présentant des avantages au niveau de la sûreté et de la gestion nucléaire. Décrivant les défis, en termes de physique et de technologie, lancés à la recherche en matière de fusion, il a fait le point sur l’état actuel des travaux.

La voie menant vers une centrale à fusion passe par le réacteur de recherche Iter en France et le projet Demo qui devrait être réalisé en 2050. Tran est convaincu que la technologie de la fusion est appelée à jouer un rôle important à l’avenir.

Martin Kurz de la Mobilière suisse et Thomas Erb, responsable pour les assurances d’Axpo Holding, ont parlé du Pool suisse d’assurance des risques nucléaires en mentionnant les assureurs répondant des domaines de la responsabilité civile et des risques immobiliers. Les pools nucléaires de différents pays forment un réseau de réassureurs afin d’améliorer la compensation des risques. En Suisse, les exploitants d’une installation nucléaire répondent de manière illimitée avec la totalité de leur fortune. La réglementation suisse est, ici encore, l’une des plus rigoureuses du monde. Les centrales nucléaires suisses sont par ailleurs convenues d’une couverture maximale commune – autre particularité sur la scène internationale.

Le cours s’est achevé sur deux regards croisés. Christoph Meili de la société Innovationsgesellschaft a fait part de son expérience en matière de communication sur les nanotechnologies. Il a confirmé que les débats sur le sujet ont su tirer profit des discussions sur le génie génétique et l’énergie nucléaire. On a en effet réussi à faire passer le message de l’utilité personnelle des nanotechnologies, en veillant à développer, chez le consommateur, une attitude favorable. Les autorités se sont par ailleurs gardées de mettre en place des régulations précipitées ou démesurées, encourageant au contraire l’étude progressive des matériaux critiques et un développement précoce et ciblé de la recherche sur les risques. Contrairement à ce qui s’est passé pour l’énergie nucléaire, ces efforts ont évité jusqu’à présent qu’un fossé infranchissable ne se creuse entre les partisans des nanotechnologies et leurs opposants.

L’exposé de Christoph Meili met en parallèle le débat sur l’énergie nucléaire et celui sur les nanotechnologies.
L’exposé de Christoph Meili met en parallèle le débat sur l’énergie nucléaire et celui sur les nanotechnologies.
Source: Forum nucléaire suisse

Dans le dernier exposé, Jean-Louis Tardent a parlé de la progression des travaux de démantèlement de la décharge toxique de Kölliken. C’est l’absence d’esprit d’anticipation qui se trouve ici à l’origine de l’affaire. Autour des années 1980, l’industrie chimique avait en effet déposé toutes sortes de déchets spéciaux, sans vraiment réfléchir aux conséquences possibles. Vu la menace pesant sur de grandes masses d’eaux souterraines, quelque 150 millions de francs avaient d’abord été investis dans des mesures d’assainissement et de sécurisation. En 2003, les autorités ont finalement ordonné le démantèlement complet de la décharge, ce qui a fait sortir de terre, en Argovie, le plus grand complexe de halles métalliques de Suisse. Il abrite une zone verrouillée dotée de gigantesques filtres d’évacuation d’air ainsi que d’un savant système de sas de passage pour les véhicules. Selon Tardent, le démantèlement devrait être achevé d’ici la fin 2017. Comme dans le cas d’un dépôt de stockage profond, un suivi devra ensuite être assuré.

Urs Weidmann a clôturé la manifestation par un regard sur le cours de cette année et sur celui de l’année prochaine. La manifestation aura lieu une nouvelle fois à Olten, les 19 et 20 novembre 2013, et sera consacrée à la gestion de la durée d’exploitation des centrales nucléaires.

Source

M.Re./P.V.

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