De l’eau propre grâce à une énergie propre: l’AIEA soutient le dessalement de l’eau de mer nucléaire
L’eau potable fraîche fait défaut à de nombreux endroits de la planète, par exemple dans le monde arabe. Depuis des décennies, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) soutient la recherche et le développement du dessalement de l’eau de mer à l'aide des centrales nucléaires, en tant que solution respectueuse du climat pour les régions pauvres en eau. Afin de développer le potentiel de cette technologie, elle travaille en collaboration avec l’Arabie saoudite, l'Égypte, la Jordanie et le Koweït. Une journée consacrée au sujet a été organisée en avril 2025.

Le dessalement de l’eau de mer est devenu une question de survie dans de nombreuses régions du monde. Jusqu’à présent, ce sont avant tout des combustibles fossiles qui étaient utilisés dans ce procédé énergivore. Le dessalement de l’eau de mer basé sur la technique nucléaire constituerait une alternative plus respectueuse du climat. «Contrairement aux procédés conventionnels, le dessalement nucléaire utilise la chaleur et l’électricité provenant d’un réacteur nucléaire pour séparer le sel de l’eau de mer. Cela permet de faire baisser les émissions de CO₂ et d’obtenir une source d’eau stable et durable», a écrit l’AIEA. Au regard du besoin croissant en énergie et de l'augmentation des températures, de nombreux pays étudient cette alternative propre pour réduire leurs émissions tout en continuant à garantir un approvisionnement continu en eau douce. Le dessalement ne permet pas seulement de produire de l’eau potable, mais il est aussi utilisé dans le cadre d'applications industrielles.
L’AIEA accompagne et encourage les projets dans le monde arabe
Depuis près de 30 ans, l’AIEA soutient plusieurs pays arabes dans l’évaluation de solutions de dessalement nucléaires – par le biais d'activités de recherche, d'études de faisabilité, de formations et d’outils informatiques. En avril 2025, une journée internationale sur le couplage chaleur-force, autrement dit: sur l’utilisation simultanée de l’électricité et de la chaleur dans une centrale nucléaire, a été organisée par l’AIEA. Des spécialistes de l'Égypte, de Jordanie et du Koweït étaient présents à l’évènement. «Des expertes et experts – en particulier issus de pays menant déjà, et ayant pour projet de mener, des projets de dessalement nucléaire – ont qualifié l’initiative de moderne et de majeure», a déclaré Maria Elena Domenica Urso de l’AIEA. Les discussions seront intégrées dans un document de l’AIEA qui aborde les exigences infrastructurelles posées à l'utilisation de la chaleur et de l’électricité nucléaire dans des applications telles que le dessalement de l’eau de mer.
Les SMR et les grosses centrales pourraient avoir un rôle à jouer
D'après l’AIEA, plus de 250 années-réacteurs d’expérience d’exploitation avec les installations de dessalement de l’eau de mer ont déjà été rassemblées, notamment en Inde, au japon et au Kazakhstan. Les centrales nucléaires ont déjà permis à ces pays de couvrir leur propre besoin en eau grâce au dessalement. Plusieurs pays se préparent à une utilisation élargie de la technologie. La Jordanie a abordé la possibilité de recourir aux petits réacteurs modulaires (SMR), qui pourraient à l'avenir alimenter les installations de dessalement sur la mer Rouge.
L’Arabie saoudite est leader mondial dans le domaine du dessalement conventionnel de l’eau de mer. Afin d'atteindre ses objectifs de zéro émission nette, le pays souhaite toutefois s’affranchir de son économie basée sur le pétrole. D'après l’autorité de recherche et développement publique King Abdullah City for Atomic and Renewable Energy (KACARE), l’Arabie saoudite vise un «mix énergétique durable qui comprendra l'énergie nucléaire pour couvrir le besoin en énergie du Royaume afin de produire de l'électricité, de l’eau dessalée et de l’énergie hydraulique» et pour soutenir la croissance économique. L'Égypte construit actuellement de grosses centrales nucléaires, et étudie elle aussi la possibilité de les utiliser à des fins de dessalement de l’eau de mer dans les régions côtières. D’après l’AIEA, l'énergie nucléaire non seulement peut contribuer à protéger le climat mais – comme c’est le cas au Koweït – elle peut aussi permettre de réduire les effets sur l'environnement des procédés de dessalement conventionnels.
Source
B.G./C.B. d’après des articles de presse de l’AIEA du 5 mai 2025 et du 18 octobre 2021
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