Enseignements de la panne d'électricité en Amérique du Nord

Le 14 août 2003 s'est produite en Amérique du Nord la panne d'électricité la plus grave jamais enregistrée dans cette région du monde. Huit mois plus tard, les ministres compétents dans ce domaine, à savoir Spencer Abraham pour les Etats-Unis, et R. John Efford pour le Canada, ont présenté le rapport final du groupe de travail commun qui a analysé l'événement.

4 avr. 2004

Ce groupe de travail a émis 40 recommandations et surveillera également leur mise en oeuvre. Il recommande en particulier une amélioration des normes et des procédures en matière de sécurité d'exploitation des réseaux de transport aux Etats-Unis et au Canada. Les atteintes à cette sécurité doivent être menacées de peines correspondantes. Le NERC (North American Electricity Reliability Council), l'autorité de surveillance compétente, devrait par ailleurs recevoir davantage de compétences et de moyens. Des mesures particulières sont nécessaires en Ohio et chez FirstEnergy, où la panne a commencé. Il manque depuis des années dans cette région une capacité de réserve suffisante, ce que l'autorité régionale de surveillance compétente a ignoré, d'où la proposition d'améliorer la formation. Pour le groupe de travail, quatre raisons expliquent cet incident: une compréhension inadéquate du réseau, une connaissance insuffisante de la situation, un élagage insuffisant des arbres et un soutien diagnostique insuffisant du coordinateur de la fiabilité. Le rapport constate également sept dérogations aux normes. On n'a pas su non plus tirer les leçons d'événements antérieurs aux causes similaires, mais aux conséquences moins graves. Le rapport détaillé est disponible en français et en anglais sur Internet.
Le rapport résume également les résultats d'investigations effectuées par des sous-groupes sur le rôle et le comportement des centrales nucléaires dans la région concernée. Selon ces résultats, les centrales nucléaires n'ont pas déclenché la panne de courant et n'ont contribué à sa propagation ni aux Etats-Unis, ni au Canada. Toutes les tranches ont commuté sur l'exploitation en îlotage et la puissance des réacteurs a été abaissée en conséquence. Un problème inattendu s'est produit dans le Centre des mesures d'urgences de l'autorité canadienne de sûreté CNSC/CCSN (Canadian Nuclear Safety Commission/Commission canadienne de sûreté nucléaire) à Ottawa: la totalité des liaisons de communication et des installations informatiques est tombée en panne du fait du manque de courant. Le sous-groupe recommande donc que ce centre soit équipé d'une alimentation électrique de secours suffisante. Il s'est révélé par ailleurs que dans les centrales nucléaires Candu de l'Ontario Power Generation et de la Bruce Power, les procédures de contrôle manuel des paramètres avant l'exploitation en îlotage à puissance réduite étaient trop complexes. C'est ce qui explique que quelques tranches n'étaient pas encore disponibles lorsque le réseau d'électricité a fonctionné à nouveau. Le sous-comité recommande donc un réexamen de ces procédures d'exploitation et une formation correspondante des opérateurs.

Source

P.B./C.P. d'après un communiqué de presse du ministère des ressources naturelles du Canada du 5 avril 2004

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