E.On et RWE renoncent à construire en Grande-Bretagne

RWE nPower a justifié sa décision de quitter la coentreprise par un changement de paradigme depuis la création de Horizon en 2009: à cause de la crise économique mondiale, les capitaux requis pour de grands projets, en particulier pour les projets de centrales nucléaires sont soumis à une surenchère. Par ailleurs, «l'abandon précipité du nucléaire par l'Allemagne a incité RWE à prendre une série de mesures: ventes, augmentation de capital, améliorations en termes d'efficacité et coupes dans le budget d'investissement». C'est la combinaison de ces facteurs stratégiques avec les coûts courants élevés induits par la gestion de la coentreprise Horizon qui ont amené l'entreprise à revoir ses projets d'investissement, précise RWE.

Quant à E.On UK, elle a pour sa part déclaré qu'en raison des contraintes financières liées à la coentreprise, elle avait décidé de réorienter ses investissements en Grande-Bretagne vers «d'autres projets stratégiques, profitables à la clientèle et à l'entreprise plus rapidement que des centrales nucléaires exigeant de gros investissements sur le long terme».

Recherche de nouveaux investisseurs

Les deux entreprises ont annoncé qu'elles voulaient désormais partir à la recherche de nouveaux propriétaires pour Horizon. Elles ont souligné qu'elles s'attacheraient à une reprise aussi rapide que possible des valeurs réelles et des travaux de développement de Horizon par les nouveaux investisseurs.

C'est en 2009 que l'entreprise E.On UK – filiale britannique de l'Allemand E.On AG – et RWE npower – filiale britannique de RWE AG – avaient créé la coentreprise Horizon dans la perspective de construire en Grande-Bretagne de nouvelles tranches nucléaires d'une puissance totale de 6000 MW d'ici à 2025. Horizon avait acquis en octobre 2011 et en février 2012 un terrain sur chacun des deux sites d'Oldbury, près de Bristol, et de Wylfa, dans le pays de Galles.

Prises de position

Après l'annonce du retrait d'E.On UK et de RWE npower, Vincent de Rivaz, responsable d'EDF Energy, a déclaré que son entreprise et Centrica tablaient toujours sur leur projet de construire en Grande-Bretagne. Cette défection n'a pas changé la donne. «Nous progressons sur tous les fronts vers la prise d'une décision d'investissement définitive pour la construction des deux premières nouvelles centrales nucléaires britanniques à Hinkley Point».

Même si le Department of Energy and Climate Change (DECC) s'est dit déçu, il a souligné que les deux entreprises avaient, de toute évidence, pris leur décision non pas parce qu'elles doutaient du rôle du nucléaire dans le futur approvisionnement énergétique de la Grande- Bretagne, mais parce que des considérations économiques les y avaient poussées. Le programme nucléaire britannique englobe plus d'un consortium. Les projets d'EDF Energy et de Centrica sont sur la bonne voie, et les sites de Horizon offrent désormais à de nouveaux investisseurs une excellente occasion de s'engager sur le marché.

La NIA (Nuclear Industry Association) a elle aussi regretté la décision des deux entreprises. Elle ne doute toutefois pas que d'autres investisseurs s'annonceront pour mener à terme le projet de Horizon.