États-Unis: plusieurs personnes de notoriété demandent la poursuite de l’exploitation de Diablo Canyon

Dans une lettre ouverte, 79 scientifiques, académiciens et entrepreneurs ont demandé au gouverneur de Californie, Gavin Newsom, de maintenir la centrale de Diablo Canyon en service. Le groupe rappelle l’importance du courant pauvre en CO2 injecté par l’installation sur le réseau de l'État fédéral.

7 févr. 2022
Steven Chu
Le prix Nobel de physique et ancien ministre américain de l’Énergie, Steven Chu, fait partie des fervents défenseurs de la poursuite de l’exploitation de la centrale nucléaire de Diablo Canyon.
Source: Département américain de l’énergie

Parmi les signataires figure Steven Chu. Le physicien a obtenu le prix Nobel en 1997 et a été ministre de l’Énergie sous Barack Obama. «Dans le contexte de la crise climatique, il est irresponsable d’arrêter le réacteur, les conséquences pourraient être catastrophiques», peut-on lire dans la lettre. Les deux tranches de la centrale de Diablo Canyon fournissent actuellement près de 18 millions de MWh d’électricité chaque année, ce qui correspond à environ 10% de la production totale de la Californie. Il est prévu que la tranche 1 soit arrêtée en novembre 2024 et la tranche 2 en août 2025.

«Il est urgent de décarboner notre planète et de la protéger contre l'aggravation des effets des changements climatiques. Nous sommes convaincus que la fermeture de Diablo Canyon en 2025 va à l’encontre de cet objectif», écrivent les auteurs. D’après eux, celle-ci entraînera une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et, par-là, de la pollution atmosphérique, et rendra plus difficile, et beaucoup plus coûteux, la réalisation de l’objectif de 100% de courant propre d’ici à 2045. «Pour pouvoir remplacer l’énergie propre produite par Diablo Canyon, la Californie devra augmenter la production globale des énergies renouvelables de 20% en un peu plus de deux ans.» La production d’électricité d’origine hydraulique en Californie a reculé de 19% cette année en raison d’une sécheresse historique (et les effets des changements climatiques continueront certainement à rendre imprévisible la disponibilité de cette ressource), et les prévisions pour l’objectif précité sont donc de plus en plus sombres.

Le groupe redoute que les centrales à gaz apparaissent comme «la seule alternative réaliste pour remplacer Diablo Canyon de manière immédiate». Il fait référence à la centrale nucléaire de San Onofre, au sud de San Clemente, déjà déconnectée du réseau. Là, la production d’électricité néfaste pour le climat a augmenté en raison du recours au gaz pour remplacer la production d’origine nucléaire perdue.

«Même si la Californie était en mesure de remplacer Diablo Canyon par les énergies renouvelables à court terme, cela ne serait pas la bonne stratégie. Le simple fait de remplacer la production perdue ne suffit pas. Cela permettrait simplement de maintenir les émissions à leur niveau actuel, bien trop élevé», peut-on lire dans la lettre. Le vrai objectif est de réduire aussi rapidement que possible les émissions de CO2, et le moyen pour y parvenir est d'ajouter les énergies renouvelables à l'électricité pauvre en carbone produite à Diablo Canyon, pas de remplacer cette énergie.

La lettre a été envoyée par la fondation à but non lucratif Save Clean Energy, créée initialement pour protester contre la fermeture de la centrale.

Source

S.D./C.B. d’après The Tribune du 3 février 2022

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