Evolution des taux de leucémies parmi les enfants des régions touchées par Tchernobyl

Le ministère allemand de l'environnement, de la protection de la nature et de la sûreté des réacteurs a publié le 12 mars 2003 l'étude "Développement des taux de leucémies parmi les enfants des régions de l'ex Union-soviétique touchées par les retombées radioactives de Tchernobyl" (Série de publications "Reaktorsicherheit und Strahlenschutz", BMU-2003-615).

11 mars 2003

On sait que les leucémies, en particulier les leucémies aiguës qui dominent à l'âge de l'enfance, peuvent être induites par des rayonnements ionisants. L'objectif de l'étude en question était de déterminer si la pollution radioactive consécutive à Tchernobyl a entraîné une augmentation démontrable du taux de leucémies parmi les enfants concernés. L'étude transfrontalière a analysé le déroulement de tous les cas de leucémies infantiles qui se sont produits entre 1982 et 1998 dans les régions les plus touchées de Biélorussie, de Russie et d'Ukraine, et l'a comparé avec ceux qui ont été constatés pendant la même période dans les régions non touchées de Biélorussie. Selon les auteurs, le recueil de données utilisées doit être considéré comme un recensement intégral des cas de leucémies dans les régions étudiées.
Les taux de leucémies parmi les enfants vivant aussi bien dans les régions touchées que non touchées, de même que leur déroulement dans le temps avant ou après l'accident, n'indiquent aucune différence statistiquement significative. Le fait qu'aucune augmentation des taux de leucémies infantiles n'ait pu être observée ne contredit toutefois pas la conclusion généralement admise selon laquelle des leucémies aiguës peuvent être induites par des rayonnements. Si l'on se fonde sur les coefficients connus de risque, sur la population moyenne et sur les doses moyennes de la population, on peut procéder à une évaluation du nombre de cas supplémentaires escomptés du fait des rayonnements. Pour la période de 1986 à 1995, cette évaluation serait de 11,1 cas supplémentaires escomptés pour les régions touchées, soit 1,11 par an. On ne peut donc pas exclure que certaines leucémies aient été provoquées par l'exposition aux radiations due à Tchernobyl, mais ce nombre est si faible qu'il n'est pas statistiquement décelable.
Il y a lieu dans ce contexte de procéder à une comparaison des doses moyennes d'irradiation: les retombées radioactives provenant de Tchernobyl ont atteint en moyenne dans les régions touchées 0,716 mSv/an pendant la période de 1986 à 1995, soit un total de 7,16 mSv pour les dix ans. L'irradiation totale moyenne en Suisse se situe autour de 4 mSv/an, et la valeur limite annuelle pour les personnes exposées professionnellement aux radiations est fixée en Suisse à 20 mSv.
Etant donné qu'aucune augmentation des taux de leucémies infantiles n'a été observée, une élévation des taux de leucémies parmi les adultes est extrêmement invraisemblable du fait du risque plus faible. Ceci s'applique également à la fréquence des tumeurs solides. Les tumeurs de la thyroïde, dont la nette augmentation après Tchernobyl a été démontrée, constituent une exception. Les auteurs concluent leur rapport dans les termes suivants: "Il est absolument impératif de fournir à la population concernée des informations compréhensibles et fiables sur les résultats relatifs aux taux de leucémies infantiles que l'analyse transfrontalière a permis d'acquérir. Ceci contribuerait de manière importante à atténuer les peurs qui marquent aujourd'hui encore la vie de nombreuses personnes."

Source

D.S./C.P.

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