France: discussion autour des tamis d'aspiration des systèmes de refroidissement de secours

LASN a communiqué le 7 janvier 2004 qu'EDF confirmait la possibilité que, dans certaines situations accidentelles très improbables (rupture totale d'une tuyauterie du circuit primaire), le colmatage des filtres des puisards ne pouvait être exclu, mais qu'il pouvait être écarté pour des brèches moins importantes. EDF est en train d'étudier les modifications nécessaires des installations. Les résultats de ces analyses seront présentés à l'ASN avant fin avril 2004 pour une mise en oeuvre à partir de 2005. EDF analyse parallèlement différentes mesures visant à limiter l'impact de l'anomalie.
Cet incident "générique" (c'est-à-dire susceptible d'affecter tout un groupe d'installations) a été classé par l'ASN au niveau 2 de l'Echelle internationale des événements nucléaires (Ines) de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), échelle qui compte 7 niveaux.
Les questions discutées actuellement en France à propos de la possibilité d'un encrassement des filtres des puisards du circuit de recirculation de l'eau de refroidissement de secours ont été examinées en Suisse par la Division principale de la sécurité des installations nucléaires (DSN) dès le début des années 90 (Bulletin no 15/1993). La raison de ces études, et de recherches similaires effectuées dans d'autres pays, était l'incident qui s'était produit au milieu de 1992 dans la centrale nucléaire suédoise de Barsebäck 2 (réacteur à eau bouillante, Bulletin no 16/1992). Suite à l'ouverture intempestive d'une soupape de sécurité, le jet de vapeur qui en avait résulté avait provoqué l'arrachement de l'isolation thermique de certaines conduites, ce qui avait entraîné l'obstruction par du matériau d'isolation des paniers d'aspiration des systèmes de refroidissement de secours et du système d'aspersion de l'intérieur du confinement. En Allemagne, on a achevé récemment à la centrale nucléaire de Biblis A le rééquipement des filtres des puisards.