ITER appel à l'industrie suisse

Sur le chantier de Cadarache, à proximité d'Aix-en-Provence, il est actuellement procédé à l'excavation de la fosse destinée au réacteur de fusion, tandis que les premiers bâtiments sortent de terre. D'après le calendrier de réalisation actuel, les premières expérimentations pourraient avoir lieu en 2020. Iter est un projet de recherche appliquée destiné à prouver du point de vue scientifique et technique la faisabilité de centrales thermiques fonctionnant sur le principe de fusion. L'étape suivante, à partir de 2030, prévoit la réalisation d'installations de démonstration qui devront répondre à la question de la rentabilité du procédé.

Iter est un grand projet de rang mondial, financé sur fonds publics et réalisé par des entreprises privées. En 2010, le coût de la construction avait été estimé à près de 15 milliards d'euros (CHF 20 mio.). Iter est financé pour quatre onzièmes par l'Europe (UE, Suisse comprise par l'intermédiaire d'Euratom), pour deux onzièmes par le Japon, et pour un onzième respectivement par la Chine, l'Inde, la Corée du Sud, la Russie ainsi que les Etats-Unis. Près de 90% des marchés d'équipement sont attribués selon cette clé de répartition aux industries des pays partenaires. Ce faisant, certains sous-ensembles sont ainsi réalisés en parallèle par plusieurs pays afin d'assurer le transfert de savoir-faire aux partenaires.

Des montants de commandes importants pour l'industrie européenne

Selon les indications de Philippe Correa de l'agence européenne F4E à Barcelone, responsable de la réalisation de la part européenne du projet Iter, des marchés pour près de 400 millions d'euros (CHF 526 mio.) doivent être attribués chaque année à l'industrie européenne et à l'industrie suisse. L'an prochain, cette somme pourrait même être nettement supérieure.

Lors de la journée d'information de Berne, Philippe Correa a indiqué que l'UE et la Suisse étaient concernées pour pratiquement tous les lots de fournitures. En principe, les commandes effectuées par Iter sur la part de fournitures européennes n'étaient attribuées qu'à des entreprises européennes, selon la règle de la «best value for money». Ce n'est donc pas toujours le soumissionnaire le moins-disant qui remporte la commande.

Des commandes aussi réservées aux PME

Philippe Correa a insisté devant les quelque cent représentants d'entreprises suisses présents à Berne pour que les PME se manifestent également, afin qu'elles puissent être identifiées comme sous-traitants potentiels. Andreas Werthmüller du Secrétariat d'Etat à l'éducation et la recherche (SER) a également rappelé l'objectif de la journée de nouer des contacts entre les entreprises suisses et les représentants de F4E.

La journée d'information a ainsi présenté dans le détail des lots de fournitures relevant des domaines de la robotique et des manipulateurs (remote handling), de l'instrumentation, des techniques de contrôle-commande et des systèmes de diagnostic. Les représentants de F4E ont également rappelé à plusieurs reprises que le savoir-faire innovant à créer pour Iter trouvait souvent des applications dans d'autres domaines. Ce qui contribue à nouveau à améliorer les capacités concurrentielles des entreprises participantes.

Les Industry Liaison Officers (ILO) nationaux constituent les points de contact des entreprises. Il s'agit pour la Suisse de Jean-René Leidner du Centre de Recherches en Physique des Plasmas de l'EPF de Lausanne (jean-rene.leidner@epfl.ch; tél. 021 693 34 08).