Japon: la nouvelle politique énergétique prévoit une prise en compte maximale de l’énergie nucléaire

Le 22 décembre 2022, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a présenté un projet de politique énergétique fondamentale pour la transformation verte du pays. Le Japon souhaite ainsi mettre en place un avenir neutre pour le climat, basé sur un approvisionnement énergétique stable et des prix de l’énergie abordables. L’énergie nucléaire sera utilisée autant que possible, des prolongations d’exploitation et de nouvelles constructions sont prévues.

5 janv. 2023
Séance du conseil japonais pour la mise en œuvre de la transformation verte
Le 22 décembre 2022, lors d'une séance du conseil japonais pour la mise en œuvre de la transformation verte, des mesures concrètes destinées à atteindre la neutralité climatique ont été présentées. L’énergie nucléaire sera pleinement prise en compte dans la nouvelle politique énergétique du pays.
Source: Bureau du Premier ministre japonais

À l'été 2022, lors d'une séance du conseil pour la mise en œuvre de la transformation verte, Fumio Kishida avait reconnu le rôle des énergies renouvelables et du nucléaire en tant qu’instruments majeurs de la décarbonation. Il avait alors demandé d'accélérer la remise en service des réacteurs à l’arrêt ainsi que le développement de réacteurs innovants – et ce d'autant plus dans le contexte énergétique mondial après l’invasion russe en Ukraine. Il souhaitait proposer des mesures concrètes d’ici à fin 2022 sur la manière de mettre en œuvre une transformation verte visant la neutralité climatique.

Le 22 décembre 2022, lors d’une séance du conseil pour la mise en œuvre de la transformation verte, M. Kishida a présenté le projet de principe de la nouvelle politique énergétique du Japon, assorti d’un plan décennal de mise en œuvre. Ce projet prévoit de recourir à l’énergie nucléaire dans une large mesure, celle-ci «contribuant à la sécurité énergétique et étant jugée très efficace dans le cadre de la décarbonation». Ainsi, le Japon remettra en service autant de réacteurs que possible et prolongera la durée de fonctionnement des anciens réacteurs au-delà de la limite actuelle de 60 ans. Le gouvernement a également informé que le pays développera des réacteurs avancés pour remplacer ceux à l’arrêt. L’objectif est de faire en sorte que l’énergie nucléaire, en tant que source propre qui couvre la charge de base, atteigne une part comprise entre 20 et 22% dans le mix électrique japonais.

Le Premier ministre a précisé que le gouvernement présenterait début 2023, lors d'une assemblée parlementaire ordinaire, les projets de loi qui permettront de mettre en œuvre la nouvelle politique énergétique, laquelle sera officiellement entérinée par une décision gouvernementale attendue au plus tôt en février.

Suite à la séance du 22 décembre, le ministre japonais de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (Meti), Nishimura Yasutoshi, a donné une conférence de presse au cours de laquelle il a déclaré: «Le gouvernement écoutera les avis émanant de divers bords et prendra le temps d’expliquer les choses», avant d’ajouter qu’il consulterait la population le plus tôt possible.

Les autorités de sûreté nucléaire autorisent la prolongation d’exploitation
Dans le sillage de l’accident de réacteur de Fukushima-Daiichi en mars 2011, il avait été décidé que les réacteurs nucléaires pouvaient fonctionner durant 40 ans, avec une prolongation unique de 20 ans, au maximum. Le 21 décembre 2022, l’autorité de sûreté nucléaire japonaise (NRA) a approuvé un projet de nouvelle prescription autorisant une durée de fonctionnement plus longue que la limite actuelle fixée à 60 ans. La modification doit encore être autorisée par le Parlement. Elle prévoit que les exploitants de réacteurs en fonctionnement depuis au moins 30 ans présentent un plan de gestion des réacteurs à long terme et, tous les dix ans au moins, demandent à la NRA l’autorisation de continuer à faire fonctionner leurs installations. Avec la nouvelle politique, le fonctionnement des réacteurs sera prolongé au-delà de 60 ans, la durée durant laquelle ils sont arrêtés pour inspection étant déduite de la durée de fonctionnement totale.

Par ailleurs, le 20 décembre, le tribunal du district d’Osaka a rejeté un recours qui demandait la mise à l'arrêt d’un réacteur de la préfecture de Fukui, en service depuis 46 ans.

État des lieux des centrales nucléaires au Japon
Suite à l’accident de réacteur de Fukushima-Daiichi, le Premier ministre de l'époque, Naoto Kan, a souhaité initier une sortie du nucléaire. Avant l’accident, les réacteurs japonais fournissaient 30% du courant indigène. Durant les 14 mois qui ont suivi l’accident, la production de courant nucléaire du pays a été interrompue, jusqu’à ce que les prescriptions soient modifiées.

Sur les 60 tranches en service commercial dans le pays, seules dix avaient été remises mi-décembre 2022. Sept autres réacteurs bénéficient d’une autorisation de redémarrage de la part de la NRA, les derniers travaux préparatoires sont en cours. Dix autres ont été soumis à des inspections et 24 autres – dont les sept endommagés lors de l’accident de Fukushima – ont été définitivement arrêtés. En 2021, l’énergie nucléaire a fourni seulement 7,2% de l'électricité du pays.

Source

B.G./C.B. d'après un communiqué du Japan Atomic Industrial Forum du 27 décembre 2022, les WNN du 23 décembre 2022, un projet de principe du conseil pour la mise en œuvre de la transformation verte du 22 décembre 2022, et un article du Japan Times du 21 décembre 2022

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