La guerre de tranchées se poursuit – un miroir médiatique de la votation sur Mühleberg

Avant le vote du 13 février 2011 concernant Mühleberg, nombreux sont ceux qui ont parlé d'un test prévisionnel en vue de la votation fédérale sur les demandes d'autorisation générale de nouvelles centrales nucléaires. S'il en est effectivement ainsi, la Suisse peut s'attendre à un débat passionné. Comme chacun le sait, l'énergie nucléaire est, pour beaucoup de monde, un thème chargé d'une forte émotion. Ces émotions peuvent être exacerbées et canalisées de manière ciblée lors d'une campagne de votation, ce que certains acteurs ont clairement démontré. Du coup, cela a fait beaucoup de vagues dans le canton de Berne et au-delà. Comme l'a montré un tour d'horizon de la couverture médiatique dans les deux mois précédant la votation, les arguments objectifs ont souvent pris du plomb dans l'aile. On a beaucoup focalisé et polémiqué; il ne fut même pas rare que les tribunes de moindre importance et les jeux de pouvoir politiques se glissent au premier plan.

28 mars 2011
Une ingérence déloyale? Le magazine «Nouvelle énergie pour la Suisse».
Une ingérence déloyale? Le magazine «Nouvelle énergie pour la Suisse».
Source: cR Kommunikation

Le véritable «combat pour Mühleberg» a vraiment débuté lorsque la ville de Berne, fin novembre 2010, a décidé, suite à une votation populaire, de sortir du nucléaire d'ici à 2039. Avant ce vote déjà, il apparaissait clairement que la Suisse ne serait pas qu'une simple spectatrice au cours des semaines suivantes. Le 13 novembre, la brochure de 40 pages «Nouvelle énergie pour la Suisse» figurait en annexe du Tages-Anzeiger, de la Basler Zeitung, de la Berner Zeitung ainsi que du Bund et, le lendemain, du Matin Dimanche. Ce cahier – publié par l'association KlartextEnergie et financé en grande partie par le canton de Bâle-Ville –, prônait les avantages de l'éolien, du bois, du photovoltaïque et de la biomasse en remplacement de l'énergie nucléaire. A Berne, et c'est moins que l'on puisse dire, tous n'étaient pas enthousiasmés par cette «ingérence». A Bâle on a invoqué la loi cantonale sur la protection atomique, que l'on serait obligé d'appliquer contre l'utilisation de l'énergie nucléaire.

Avant et après la votation, c'est tout comme

«Laisser augurer du résultat de la votation cantonale de février 2011 sur la base de celui de la ville ne serait pas sérieux.» C'est ce qu'a déclaré Alexander Tschäppät, président de la ville de Berne, cité notamment par l'Aargauer Zeitung, le lendemain du vote sur la sortie du nucléaire. Le regard de Simon Thönen, rédacteur du Bund, fut différent: «Dans cette polémique, le poids de la décision que la ville a prise hier est surtout important parce que la ville de Berne est la plus grande commune voisine du site de la centrale de Mühleberg», écrivit-il dans un article le 29 novembre. La «position de la ville contre la centrale» serait alors crédible et il faudrait que la population du canton réfléchisse «si elle veut, pour les prochaines décennies, imposer à sa propre capitale une centrale nucléaire à sa porte, et ceci contre sa volonté». Simon Thönen était, dans les années 1980, un leader des activistes antinucléaires, comme l'a précisé la Weltwoche début février 2011. Cette attitude s'est imposée dans la plupart de ses articles sur Mühleberg. Le jour même où les commentaires de Simon Thönen furent publiés, un reportage sur les trois communes abritant des centrales nucléaires, à savoir Mühleberg (BE), Döttingen (AG) et Däniken (SO) paraissait dans le Schweizer Illustrierte sous le titre «Une centrale nucléaire? Oui, bien volontiers!». L'auteur de cet article était «allé voir chez les trois présidents des communes qui ont lutté ensemble en faveur des nouvelles centrales nucléaires.»

Au Grand Conseil bernois – le Parlement cantonal – différents reproches d'ingérence se sont fait entendre pendant la campagne de votation. Alors que la gauche aurait préféré museler l'exploitant de Mühleberg, BKW FMB Energie SA, dans la perspective du 13 février, les partis bourgeois ont critiqué les propos antinucléaires du Conseil d'Etat bernois, principalement ceux de Barbara Egger (PS), la directrice de l'Energie. Selon sa propre estimation des coûts pour une nouvelle centrale, le Conseil d'Etat, qui est même actionnaire majoritaire des FMB, représenté par la même Barbara Egger dans le conseil d'administration, a jeté de l'huile sur le feu. Cette estimation des coûts était la réponse à une interpellation du conseiller d'Etat PEV, Josef Jenni. Mi-décembre 2010, la Berner Zeitung a qualifié cette interpellation de «modèle confus [au Conseil d'Etat], pour démontrer quels risques financiers le canton de Berne endosserait avec la construction d'une nouvelle centrale nucléaire». Parallèlement, le rédacteur de la Berner Zeitung a mis en lumière les sources et les experts sujets à caution, sur lesquels le Gouvernement s'est appuyé pour son estimation des coûts. Ceux-ci, ainsi que d'autres dissensions peu constructives et agaçantes entre le Conseil d'Etat et le Grand Conseil, ainsi qu'à l'intérieur de la Chambre haute, devaient surtout occuper les quotidiens bernois ainsi que d'autres médias jusqu'à la semaine précédant la votation.

Les propos de Barbara Egger-Jenzer (PS), conseillère d'Etat et directrice de l'Energie, ont choqué en particulier les députés bourgeois.
Les propos de Barbara Egger-Jenzer (PS), conseillère d'Etat et directrice de l'Energie, ont choqué en particulier les députés bourgeois.
Source: Chancellerie d'Etat, Berne

Des études discutables et des conseillers aux Etats crâneurs

Une «étude» a été menée en décembre, prétendant démontrer qu'il y avait nettement moins de bébés de sexe féminin que de sexe masculin dans les environs d'une centrale nucléaire. Début décembre, l'émission scientifique «Einstein» de la Télévision suisse (RTS) en a fait état et a donné la parole à l'un des auteurs. L'Office fédéral de la santé publique n'a pas voulu prendre position, car l'étude n'avait pas encore fait l'objet d'analyses, ni été reconnue par la communauté scientifique. Une étude encore plus douteuse est sortie la semaine précédant la votation, sous la forme d'un travail de master à l'Université de Berne. Avec le soutien de l'entreprise de conseil immobilier appartenant à son professeur, un étudiant a découvert que la proximité d'une centrale nucléaire avait une influence négative sur les prix de l'immobilier. Cet effet serait plus important pour une grande centrale comme celle de Leibstadt, que pour une petite comme celle de Mühleberg. Le 10 décembre, la Berner Zeitung a décrit ceci comme «particulièrement d'actualité sur le plan politique». Le professeur concerné en a donné l'explication dans le même article: «Manifestement, la population montre davantage de respect pour une grande centrale nucléaire que pour une petite».

Le 13 février, le canton de Berne n'a pas seulement voté sur Mühleberg; il fallait également repourvoir un siège au Conseil des Etats. Il était parfaitement logique que les candidates et candidats soient également jugés sur leur position vis-à-vis de l'énergie nucléaire. Le 13 décembre, par exemple, la Berner Zeitung a titré: «Le PEV bernois lance dans l'arène l'antinucléaire Marc Jost». Qu'un représentant du PEV soit opposé à de nouvelles centrales nucléaires n'est pas surprenant; ses concurrents s'en tiennent d'ailleurs également, sur cette question, aux programmes de leurs partis respectifs. Le lien temporel de la question de Mühleberg avec l'élection complémentaire au Conseil des Etats a toutefois permis aux candidats de tenir quelques réunions électorales supplémentaires dans le débat public.

Aucune surprise chez les candidats au Conseil des Etats: Christa Markwalder (PLR) et Adrian Amstutz (UDC) sont favorables à de nouvelles centrales nucléaires, Ursula Wyss (PS) et Marc Jost (PEV) y sont opposés.
Aucune surprise chez les candidats au Conseil des Etats: Christa Markwalder (PLR) et Adrian Amstutz (UDC) sont favorables à de nouvelles centrales nucléaires, Ursula Wyss (PS) et Marc Jost (PEV) y sont opposés.
Source: Services du Parlement, Berne / Chancellerie fédérale, Berne

Les initiateurs sur la défensive

Peu avant Noël, les fournisseurs d'électricité et les auteurs des projets de centrales nucléaires, Alpiq, Axpo et FMB sont parvenus à un accord et ont décidé de fonder une société pour la planification en commun des trois projets. Alors que les entreprises parlaient d'une «étape importante», l'opposition coupa court à l'annonce en tant que «propagande pour les centrales nucléaires».

Le Bund a annoncé, le 6 janvier 2011, qu'une cinquantaine d'industriels s'étant engagés, selon leurs propres informations, en faveur des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, se seraient associés au groupe «Energie nouvelle Berne», avec pour slogan: si la Suisse encourageait autant l'énergie solaire que l'Allemagne, on pourrait une fois pour toutes se passer de Mühleberg. Dans le même article, Antonio Sommavilla, porte-parole des FMB, a dû légitimer le «magazine d'information» des FMB sur l'alimentation en énergie. Simon Thönen, déjà cité, s'exprimait ce jour-là également dans le Bund, sur la thématique des centrales nucléaires. Sous le titre «Le mix de solutions des opposants aux centrales nucléaires», il donna la parole aux opposants et aux partisans. Il termina l'article en donnant le bilan d'une étude des sociétés de conseil Infras et TNC Consulting: «Il existe des possibilités d'alimentation en électricité sans centrale nucléaire, mais on ne les a pas, jusqu'à présent, incluses dans la politique énergétique». La volonté politique fait défaut.

Le 10 janvier, la Berner Zeitung dépeint comment, aussi bien les opposants que les partisans de l'énergie nucléaire ont attisé la peur des citoyens – les uns avec le scénario catastrophe de Tchernobyl, les autres avec la menace d'une pénurie d'électricité. Dans le même numéro, les lecteurs ont appris qu'à la Coupe du monde de ski d'Adelboden, on avait distribué des dépliants portant le slogan «Aus YB zu Bern, nein zum AKW Mühleberg» [De la part des YB à Berne, non à la centrale de Mühleberg]. Dans le club bernois de football des Young Boys (YB), on ignorait tout de cette référence à cette campagne. Le reproche le plus fort de propagande déloyale a toutefois été adressé, le même jour, à nouveau aux FMB. Le communiqué des FMB affirmant qu'en raison de la résistance croissante et de la lenteur de la procédure, elles allaient corriger fortement à la baisse leurs objectifs d'expansion de l'énergie éolienne en Suisse, en était la raison. Outre le Téléjournal de la RTS, la Berner Zeitung, et l'Handelszeitung, les blogs les plus divers ont également fait état de cet événement. Deux jours plus tard, Der Bund a fourni un rapport de la commune de Mühleberg («Nous n'avons pas peur d'une nouvelle centrale nucléaire») et un article sur les communes voisines de Mühleberg («Les communes environnantes veulent également en profiter»). Pour contrebalancer cela, Simon Thönen a intitulé son rapport sur la politique de la ville de Berne «La principale commune voisine est opposée au nucléaire».

L'une des nombreuses affiches anti-Mühleberg du comité «Non à la nouvelle centrale nucléaire de Mühleberg».
L'une des nombreuses affiches anti-Mühleberg du comité «Non à la nouvelle centrale nucléaire de Mühleberg».
Source: Comité «Non à la nouvelle centrale nucléaire de Mühleberg»

Scandales et empoignades

Le 16 janvier a éclaté le grand «scandale du stockage intermédiaire». La Sonntagszeitung a fait état du projet des FMB de construire un centre de stockage intermédiaire de déchets radioactifs à côté d'une nouvelle centrale nucléaire. Très bien – finalement, il est tout à fait normal qu'il y ait un centre de stockage intermédiaire à côté d'une centrale nucléaire. Que les FMB veuillent également garder cette option, on pouvait le constater publiquement depuis longtemps déjà dans les documents de la demande d'autorisation générale. C'est ce que le magazine Beobachter a rapporté fin décembre. Le soi-disant «scandale» portait sur le fait que l'on n'avait pas mentionné le stockage intermédiaire dans les documents de la votation. Il fut largement diffusé le jour suivant, du Blick à la Berner Zeitung et au Tages-Anzeiger, en passant par 20 Minutes. Un grand cri d'indignation a été poussé au Parlement cantonal, à peine un mois avant la votation, dans les rangs de la gauche et des verts. Certains politiciens ont même menacé de recourir en matière de droit de vote.

Cela n'a duré que deux jours, jusqu'à ce que les députés bourgeois, de leur côté, trouvent un motif pour donner de la voix, et ceci en raison des propos clairement antinucléaires de la conseillère d'Etat Barbara Egger. «Mühleberg: une vive critique du Gouvernement», tel a été le titre de l'article du Bund sur les réactions de plusieurs députés, principalement des partis bourgeois. Dans le même numéro, Sarah Nowotny, dont le ton des exposés sur le thème de l'énergie nucléaire n'a rien à envier à celui de son collègue Simon Thönen, a commenté ainsi la prise de position de Barbara Egger: «Il ne s'agit pas d'une manipulation de dernière minute». Néanmoins, l'Office fédéral de la communication (OFCOM) a offert à Greenpeace et à Alpiq la muselière que les députés auraient volontiers passée à la directrice de l'Energie. Selon le Beobachter du 18 janvier, l'OFCOM a considéré les spots TV des deux organisations comme de la publicité politique et a donc interdit de les passer à la télévision. Grâce à de nombreux sites Internet, le public a toutefois pu visionner ces films.

Le mois précédant le 13 février, il n'a pas seulement été rapporté qu'il y avait presque chaque jour des empoignades entre députés et conseillers d'Etat, des réactions se sont également multipliées au sein des comités politiques de couleurs les plus diverses, mobilisés pour ou contre l'énergie nucléaire. Non seulement chaque parti local a pris position, mais encore des professionnels du tourisme de l'Oberland bernois trouvant, qu'en effet, l'énergie nucléaire n'est pas très «sexy», mais n'y voyant «aucune alternative valable» (Berner Zeitung, 15 janvier 2011), tout comme des agriculteurs craignant pour leurs rentrées d'argent en provenance des énergies renouvelables et qui, par conséquent, se sont mobilisés contre les centrales nucléaires (Schweizer Bauer, 19 janvier 2011). Les médecins et les industriels se sont partagé l'opinion.

Gags publicitaires et méthodes Wikileaks

L'entreprise de systèmes solaires Megasol a fait, le 23 janvier, un très grand coup publicitaire. Elle proposa aux FMB, pour les 13 milliards de francs que pourrait coûter, selon Megasol, une nouvelle centrale nucléaire, d'installer des panneaux solaires sur des centaines de milliers de toits. On pourrait ainsi se passer d'une nouvelle centrale nucléaire à Mühleberg. Cette offre a été reprise par la Sonntagszeitung et par bon nombre d'autres médias imprimés et en ligne. Deux jours plus tard, le groupe Fokus Anti-Atom a également sorti le grand jeu en publiant un échange de courriels internes aux FMB. Ceux-ci dévoilaient que les FMB avaient, soi-disant consciemment, dissimulé des défauts de sécurité aux autorités de la commune d'Aarberg. L'écho dans les médias s'est toutefois révélé relativement faible: «Mühleberg I: les FMB ont dissimulé les risques d'inondation» a titré Simon Thönen dans le Bund.

Le 26 janvier, dans l'émission de la RTS «Rundschau», le conseiller national pro-nucléaire Christian Wasserfallen a croisé le fer avec Jürg Buri, directeur de la Fondation suisse de l'énergie. Le lendemain, la Weltwoche a compté les points sous le titre «Le scénario catastrophe vert»; ce que Jürg Buri n'a pas pu exposer dans l'émission, c'est que pour pouvoir renoncer à la centrale nucléaire de Mühleberg, on aurait besoin de «600 éoliennes géantes» d'une hauteur de mât de 98 m et d'un diamètre d'hélice de 82 m. Le 31 janvier, les quotidiens bernois publiaient leurs éditoriaux. Alors que Michael Hug, le rédacteur en chef de la Berner Zeitung, a pris position en déclarant: «Un non à Mühleberg ne serait rien d'autre qu'un symbole», la rédaction du Bund était divisée, si bien que les deux points de vue ont été évoqués.

La pierre d'achoppement, c'est l'annonce des partisans de Mühleberg avec l'ancien conseiller fédéral Moritz Leuenberger.
La pierre d'achoppement, c'est l'annonce des partisans de Mühleberg avec l'ancien conseiller fédéral Moritz Leuenberger.
Source: Comité «Oui à Mühleberg»

Les reproches lors de la phase finale

Le 1er février, différents acteurs se sont irrités devant une affiche des partisans comportant une photo de Moritz Leuenberger, accompagnée de l'une de ses citations lorsqu'il était ministre de l'Energie. L'intéressé a déclaré «ne pas être amusé du tout». Il a cependant affirmé qu'il renonçait à toute démarche juridique. Davide Scruzzi a commenté cet événement dans la NZZ de la manière suivante: «Mais peut-être que Moritz Leuenberger sera de toute façon bientôt satisfait d'avoir un petit recueil de citations favorables aux centrales nucléaires – au cas où «son» entreprise Implenia devait un jour soumissionner dans le cadre de la construction d'une nouvelle centrale nucléaire.»

La semaine précédant la votation a été – en ce qui concerne les médias – relativement calme. Seul le reproche de Greenpeace, selon lequel les partisans auraient diffusé, au moyen d'affiches et d'annonces, de fausses informations concernant les émissions de CO2 de la nouvelle centrale thermique de Forsthaus de la ville de Berne, alimentée notamment en gaz naturel, a encore fait l'objet d'une manchette. Selon la Berner Zeitung du 10 février, la ville et EWB sont restés prudents, ne voulant pas revenir sur les querelles après la votation.

Cette énumération d'articles et d'annonces n'est pas exhaustive. Outre de nombreux autres communiqués des médias, d'innombrables lettres de lecteurs, aussi bien de partisans que d'opposants, ont paru. Si ces opinions exprimées, ainsi que les résultats de la votation bernoise sont effectivement utiles comme baromètre de l'opinion pour le référendum national sur les demandes d'autorisation générale, cela signifie surtout que les opposants à l'énergie nucléaire pourraient bien être – aujourd'hui – qu'en faible infériorité numérique. Mais ils savent parfaitement se mettre en scène et faire entendre leurs voix.

Source

M. Re./M.G.

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