La Suède se dégage de la date de 2010 pour l'abandon du nucléaire

Il a été annoncé au milieu du mois de mars de cette année que le gouvernement suédois entendait abandonner désormais l'énergie nucléaire selon le modèle allemand sur la fixation de durées d'exploitation restantes. Indirectement, il a ainsi été renoncé définitivement au programme initial d'arrêt définitif de toutes les centrales nucléaires jusqu'en 2010.

18 mars 2002

Immédiatement après cette annonce, les milieux syndicaux ont protesté contre les nouveaux projets: ils estiment que la mise hors service de presque la moitié des capacités nationales de production d'électricité - la Suède produit 44% de son électricité à partir de l'énergie nucléaire - était inacceptable, coûtait des emplois, entraînait des élévations du prix de l'énergie et portait atteinte à l'industrie du pays, forte consommatrice d'énergie.
En Suède, l'abandon du nucléaire figure depuis 1980 sur le calendrier de politique énergétique. Suite à une consultation populaire qui avait été organisée consécutivement à l'accident de Three Mile Island, le Parlement avait décidé qu'aucune nouvelle centrale nucléaire ne serait plus projetée, mais que celles qui étaient en service ou en construction seraient utilisées jusqu'à la fin de leur durée de vie technique. Le Parlement a chiffré cette durée à 25 ans, c'est-à-dire à la durée d'amortissement calculée alors par l'industrie pour des installations thermiques. Les deux installations encore en construction devant être couplées au réseau en 1985, ceci signifiait que, d'après les calculs des politiciens, l'abandon définitif de l'énergie nucléaire pouvait être fixé à 2010.
Première victime tactique de cette politique et concession au Danemark: la centrale de Barsebäck 1 - elle est visible de Copenhague - a été arrêtée le 30 novembre 1999. Pour combler le déficit d'approvisionnement, la Suède importe depuis davantage d'électricité à base de charbon du Danemark. Le gouvernement et le Parlement ont lié l'arrêt anticipé de la deuxième tranche de Barsebäck à des conditions environnementales: l'électricité manquante doit être économisée ou produite avec des sources non fossiles. Face aux réalités de politique énergétique, les choses se sont ensuite calmées autour de Barsebäck 2 et de la date butoir de 2010 pour la sortie du nucléaire.
Il est intéressant de noter que la politique antinucléaire du gouvernement ne trouve guère de soutien dans l'opinion publique. Dans les sondages d'opinion, 80% de la population se prononce avec constance depuis des années pour la poursuite de l'exploitation des centrales nucléaires, et aussi bien l'économie suédoise que les milieux syndicaux demandent le maintien, ou même l'extension de l'énergie nucléaire pour couvrir les besoins futurs en électricité et affronter le problème du CO2.

Source

M.S./C.P. d'après NucNet du 19 mars 2002

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