L'Académie de médecine française contre l'abaissement des doses admissibles d'irradiation

L'Académie de médecine française a fait élaborer un rapport sur le thème "Energie nucléaire et santé" par sa Commission XIII (santé publique, épidémiologie, environnement) et a pris une position d'une extrême clarté sur ses résultats. Elle s'oppose notamment à l'abaissement envisagé par la Communauté européenne des doses maximales admissibles d'irradiation.

30 juin 1999

L'Académie avait déjà adopté cette position auparavant, cette mesure ne se justifiant à son avis par aucun argument biologique ou épidémiologique, conformément aux conclusions de ses propres recherches indépendantes. L'UE voudrait, d'ici à mai 2000, abaisser la limite annuelle de 5 à 1 mSv pour la population, et de 50 à 20 mSv pour les personnes professionnellement exposées. L'UE se fonde ici sur des recommandations de la Commission internationale de protection radiologique (CIPR). Divers pays, dont l'Allemagne et la Suisse, ont déjà concrétisé ces recommandations, tandis que d'autres pays s'y préparent. Les recommandations de la CIPR n'ont jamais été suivies aux Etats-Unis, et un grand scepticisme règne également parmi les scientifiques américains quant à la justification d'un abaissement.
L'Académie de médecine constate que la radioprotection est une tâche éminemment médicale qui doit être assumée par des médecins ayant reçu une formation adéquate. Si l'on veut abaisser les doses maximales admissibles sans les contributions importantes des ingénieurs et des physiciens, il sera incontournable de placer la radioprotection sous la supervision de médecins qui devront agir en toute indépendance vis-à-vis d'objectifs non médicaux, souligne l'Académie, qui estime que la radioprotection devrait relever de la seule responsabilité du ministère chargé de la santé. Pour l'Académie, la surveillance de la sûreté des centrales nucléaires constitue un tout autre domaine d'activité.
Pour justifier sa position, l'Académie rappelle que la radioactivité naturelle ne respecte pas les directives proposées par la CIPR. C'est ainsi que la dose moyenne annuelle qui en résulte atteint 1,5 mSv en France, et même 10 à 20 mSv dans certaines régions, ceci sans que des atteintes notables à la santé puissent être constatées. Une information du public claire et compréhensible est nécessaire pour ne pas alimenter encore des craintes injustifiées vis-à-vis des risques de l'énergie nucléaire, estime l'Académie, qui rappelle que toute modification des valeurs limites de dose contribue à inquiéter la population et doit être envisagée avec la plus grande réserve.

Source

P.B./C.P. d'après Enerpresse des 30 juin et 1[sup]er[/sup] juillet 1999

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