L'Andra et l'Opri organisent une campagne de collecte d'objets au radium

Jusque dans les années 60, le radium était la source de rayonnement par excellence dans la médecine, ceci surtout en France, où il avait été découvert par Pierre et Marie Curie.

29 nov. 1999

Source ouverte sous forme d'aiguilles, de tubes ou de plaques protégés dans de lourdes boîtes en plomb, le radium a été largement utilisé depuis le début du siècle en curiethérapie pour soigner des cancers et souvent aussi des maladies de la peau. Une telle source contenait en général 5 mg de radium, ce qui représentait une dose de 4 mSv par heure à une distance de 10 cm. Le radium a servi par ailleurs à des utilisations multiples dans l'industrie, en particulier pour la fabrication de cadrans luminescents. Le radium était aussi très recherché, son coût étant 2000 fois plus élevé que celui de l'or; il n'était donc pas rare qu'il serve d'objet de valeur et de placement. C'est pourquoi on en trouve encore des quantités importantes dans les coffres-forts de banques et chez des notaires, ceci bien que radium n'ait plus aujourd'hui de valeur commerciale et pose au contraire un problème sous l'angle de l'évacuation des déchets radioactifs.
Aucun inventaire systématique n'a été établi sur les sources de radium produites pendant les décennies qui ont précédé la création d'une radioprotection officielle. Au cours de ces vingt dernières années, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), en association avec l'Office de protection contre les rayonnements ionisants (Opri), a déjà récupéré en France 65 grammes de radium 226 qui ont été transférés dans une unité spéciale du Centre de recherches nucléaires de Saclay. Cinquante grammes provenaient de 5000 objets du secteur médical, et 15 grammes de l'industrie. Il reste à récupérer entre 20 et 40 grammes correspondant à un millier d'objets répartis sur tout le territoire français. Ces objets présentent un risque sanitaire, surtout si les détenteurs ne sont pas informés de leur nature, dans la mesure où la dose annuelle admissible peut être atteinte en quelques heures si l'on se trouve à proximité sans protection.
Les autorités compétentes ont donc décidé de mettre en oeuvre une campagne nationale de ramassage, en collaboration avec l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Une lettre sera adressée à tous les hôpitaux, cabinets médicaux et particuliers possibles, des annonces et des appels seront publiés dans les médias, et un service d'appel téléphonique a été mis en place. Contre un paiement symbolique de 100 francs français, les sources de radium seront collectées, immédiatement si nécessaire et avec un véhicule spéciale de l'Opri, puis transférées à Saclay.

Source

P.B./C.P. d'après la Correspondance nucléaire de la SFEN du 30 novembre 1999

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