Le Conseil mondial de l’énergie prévoit une augmentation de la part du nucléaire
Les besoins énergétiques énormes et en forte croissance dans le monde ont été au centre du 20e Congrès mondial de l’énergie qui s’est tenu du 11 au 15 novembre 2007 à Rome. Selon le Conseil mondial de l’énergie, la durabilité en matière d’approvisionnement et de consommation d’énergie ne pourra être atteinte que si les entreprises et les gouvernements coopèrent de manière bien plus marquée que jusqu’à présent au niveau mondial et multilatéral. Le Conseil prévoit une part croissante de l’énergie nucléaire et du charbon dans la production mondiale d’électricité.
Le 13 décembre 2007, le Conseil suisse de l'énergie a organisé une conférence consacrée aux résultats du 20e Congrès mondial de l'énergie placé sous le titre «L'avenir de l'énergie dans un monde en réseau». L'approvisionnement en électricité et la politique climatique figuraient tout en haut de l'agenda de ce congrès.
La demande mondiale en électricité augmentera encore plus fortement que la consommation énergétique globale dans les 25 années à venir et doublera à quelque 34'000 TWh, a déclaré à ce sujet Joseph Dürr, directeur de l'Association des entreprises électriques suisses (AES). Il attribue cette évolution en premier lieu à la forte croissance économique, à l'augmentation de la population et aux progrès de l'industrialisation dans les pays émergents. Autre élément décisif: la hausse de la consommation d'électricité dans les pays industrialisés due aux mesures d'amélioration de l'efficacité.
«Il est évident que l'économie électrique mondiale se trouve confrontée à des défis gigantesques. Pour couvrir l'augmentation prévue de la consommation d'électricité, il faudra construire chaque année dans le monde des centrales électriques d'une puissance globale de 240'000 MW, soit 13 fois environ la puissance totale installée en Suisse».
Il ne faut pas abandonner le mix électrique suisse
Selon Joseph Dürr, cette réalité souligne que «la situation internationale en matière d'approvisionnement énergétique n'est pas durable, et ceci de moins en moins». Avec sa production d'électricité sans pratiquement aucune émission de CO2, la Suisse se trouve par contre dans une situation privilégiée à laquelle elle ne devrait pas renoncer ni maintenant ni à long terme, estime le directeur de l'AES.
Pour le Conseil mondial de l'énergie, la séparation et le stockage du CO2 des centrales à combustibles fossiles devraient fournir une contribution décisive à la protection du climat. Le Conseil prévoit par ailleurs une part croissante de l'énergie nucléaire dans la production mondiale d'électricité.
Recommandations du Conseil mondial de l'énergie
«La particularité du Congrès mondial de l'énergie, qui a lieu tous les trois ans, réside dans la possibilité de sortir du paysage national en matière de politique énergétique et climatique pour réfléchir et réévaluer d'un point de vue global des questions connues dans son propre microscome», a déclaré lors d'une conférence de presse à Berne Christian Rogenmoser, président du Conseil suisse de l'énergie et chef de la délégation suisse au Congrès mondial de l'énergie. Il a présenté les recommandations politiques que le Conseil mondial de l'énergie a élaborées ces trois dernières années pour le développement d'une politique globale durable dans le domaine de l'énergie:
- Promotion de l'efficacité énergétique
- Eveil d'une prise de conscience publique en vue d'une amélioration des prestations de mobilité sous l'angle énergétique
- Fixation d'un prix commercial global du carbone (CO2) qui constitue une incitation sans mise en danger de la croissance économique
- Meilleure intégration internationale des marchés de l'énergie
- Création d'un nouveau cadre international pour le transfert de technologie
- Mise en œuvre d'un dialogue international concernant la sécurité de l'approvisionnement et la demande
- Mise en place d'un système fiscal prévoyant des conditions juridiques et commerciales cadres qui limitent les risques d'investissement et rendent ainsi plus fiables les prévisions faites en matière de risques et de bénéfices.
Il est clair que la consommation mondiale d'énergie augmente nettement et qu'elle devra, mais aussi pourra continuer d'être couverte pour l'essentiel par des combustibles fossiles, estime Christian Rogenmoser. C'est la raison pour laquelle les mesures de politique climatique prises ne doivent pas servir seulement à diminuer les émissions, mais prévoir aussi une adaptation à de nouveaux potentiels de risques. La stratégie des quatre piliers du Conseil fédéral s'aligne sur la position du Conseil mondial de l'énergie mais exige une mise en œuvre libérale et intégrée sur le plan international, conclut le Conseil suisse de l'énergie.
Source
R.B./C.P. d’après le dossier de presse du Conseil suisse de l’énergie du 13 décembre 2007