Le Parlement belge lève la sortie du nucléaire: la voie est libre pour de nouvelles centrales

Le 15 mai 2025, avec une large majorité, le Parlement belge a adopté deux projets de loi qui actent la fin de la sortie du nucléaire et rendent possible la construction de nouveaux réacteurs. Le gouvernement réagit ici à la situation tendue de l’approvisionnement, à l’augmentation des prix de l’énergie, et à l’objectif à long terme d’une production d’électricité décarbonée.

16 mai 2025
Le drapeau de la Belgique
En Belgique, une décision du Parlement maintient ouverte l’option du nucléaire.
Source: Aerra Carnicom via Wikimedia Commons

Après plus de deux décennies de stratégie de sortie du nucléaire, la Belgique opère une volte-face politique: la nouvelle loi prévoit non seulement la poursuite du fonctionnement des réacteurs actuels Doel 4 et Tihange 3 au moins jusqu’en 2037, mais elle ouvre aussi explicitement la voie à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires à des fins de production d’électricité. Un second projet de loi vient compléter cet élan avec des mesures de contrôle des coûts dans le mix électrique et de garantie d’approvisionnement électrique. Le Premier ministre Bart De Wever a déclaré au Parlement: «Après 22 ans, nous disons adieu à la sortie du nucléaire.»

Qu’advient-il des réacteurs actuels?

Outre Doel 4 et Tihange 3, dont le fonctionnement est prolongé au moins jusqu’en 2037, les débats ont aussi porté sur l’annulation possible de la mise à l’arrêt de Tihange 1 et Doel 2. Le calendrier actuel prévoit en effet que les deux installations seront arrêtées d’ici la fin de l’année 2025. Le gouvernement soutient toujours cette décision: une remise en service de ces réacteurs représenterait des défis techniques et réglementaires et ne serait pas pertinente économiquement.

Pourtant, en commission, il a été souligné à plusieurs reprises que les réacteurs belges restants étaient modernes et performants et que, dans le cas précis de Doel 4 et Tihange 3, des travaux préparatoires avaient déjà été lancés en vue d’une prolongation de leur durée de vie. En 2022 déjà, le gouvernement de l’époque avait décidé de poursuivre le fonctionnement de Doel 4 et Tihange 3 dix années de plus.

Par ailleurs, la modification législative offre un cadre légal pour la construction de nouveaux réacteurs. Lors des débats, il a également été question du recours possible aux petits réacteurs modulaires. Le projet a été adopté par la majorité de la coalition gouvernementale. Des critiques ont été formulées notamment par les parties de l’environnement, qui demandaient que l’accent soit davantage mis sur les énergies renouvelables. La Belgique se rallie ainsi à un nombre croissant de pays européens qui, dans un contexte d’objectifs climatiques, de stabilité des prix et de sécurité d’approvisionnement, souhaitent revoir leurs priorités politiques.

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