Le président du GIEC souligne les avantages de l’énergie nucléaire

A l’occasion d’une visite auprès des autorités fédérales à Berne le 16 octobre 2007, Rajendra Pachauri, président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU, a déclaré qu’il voyait dans l’énergie nucléaire, pauvre en CO2, une option pleine d’avenir. Le 12 octobre 2007, le comité du Prix Nobel avait annoncé à Oslo que le Prix Nobel de la Paix de cette année était décerné à parts égales aux scientifiques du GIEC et à l’ancien vice-président américain Al Gore.

31 oct. 2007

S'exprimant devant les médias à Berne, Rajendra Pachauri a déclaré à propos de l'énergie nucléaire que même si quelques problèmes subsistaient, il voyait dans cette technologie un potentiel de croissance. A son avis, il est extrêmement urgent de fournir aux défavorisés une énergie efficace et propre pour s'alimenter et s'éclairer, mais aussi pour garantir la chaîne du froid. Rajendra Pachauri a obtenu aux Etats-Unis un doctorat en sciences de l'ingénieur et en économie et il dirige depuis 2001 «The Energy and Resources Institute», organisation fondée en 1974 en Inde qui s'occupe des questions de durabilité dans le domaine de l'énergie.

Importance extrême du choix technologique pour l'électricité

Rajendra Pachauri s'était déjà exprimé nettement en faveur de l'énergie nucléaire à des occasions précédentes. C'est ainsi que lors de l'assemblée générale du Japan Atomic Industrial Forum (JAIF) le 12 avril 2007 à Aomori, au Japon, il avait attiré l'attention sur la hausse importante des besoins énergétiques dans les économies d'Asie à développement rapide principalement. «Le choix de la technologie joue un rôle extrêmement important tout particulièrement dans le secteur de l'électricité », avait-il souligné, en précisant qu'à eux seuls, l'Inde et la Chine seront responsables d'ici 2030 de plus de la moitié de l'augmentation des émissions mondiales de CO2 provenant de la production d'électricité.

L'énergie nucléaire, partie de la solution

Rajendra Pachauri fonde son analyse sur le fait que dans tous les pays, les émissions de CO2 se calculent en multipliant le produit national brut (PNB) par l'intensité énergétique (watt par dollar) et par l'intensité du carbone (CO2 par watt). Etant donné qu'il n'existe guère de pays désirant réduire son PNB, l'accent doit être mis en premier lieu sur l'amélioration de l'efficacité énergétique, mais aussi sur le remplacement des carburants et combustibles fossiles habituels par des sources d'énergie pauvres en carbone. «L'énergie nucléaire nous ouvre la possibilité de réduire substantiellement l'intensité du carbone», son intérêt économique n'étant pas le dernier de ses atouts, a déclaré Rajendra Pachauri.

C'est la première fois que dans son troisième rapport partiel «Mitigation of Climate Change» relatif au quatrième rapport d'évaluation («Fourth Assessment Report»), le GIEC cite donc aussi l'énergie nucléaire parmi les stratégies possibles d'atténuation du changement climatique. «Je suis très heureux d'être parvenu à convaincre la communauté du GIEC car l'énergie nucléaire doit être considérée comme une option pertinente pour atténuer le problème du climat», a déclaré Rajendra Pachauri, tout en rappelant que le danger d'un détournement à des fins militaires devait toujours être gardé à l'esprit.

Préserver la part du nucléaire dans le mix électrique global

Dans ce troisième rapport partiel qui a été publié en mai 2007, l'énergie nucléaire est expressément citée comme l'une des technologies clés pour maîtriser le problème du climat. En ce qui concerne le secteur de l'électricité, le rapport part du principe qu'en cas de renchérissement à 50 dollars par tonne d'équivalent-CO2 des énergies intenses en carbone, la part des énergies renouvelables dans la production mondiale d'électricité pourrait passer de 18% en 2005 à 30-35% en 2030, et celle de l'énergie nucléaire de 16% actuellement à 18%. Compte tenu de la forte augmentation escomptée de la production d'électricité dans les décennies à venir, ceci signifierait, selon une évaluation de la World Nuclear Association (WNA), un quasi doublement des capacités mondiales de production d'électricité nucléaire d'ici 2030.

Le GIEC a l'intention de présenter d'ici décembre 2007 un rapport résumant les résultats et conclusions auxquels il est parvenu jusqu'à présent, rapport qui servira de base aux négociations sur la poursuite du processus de Kyoto après 2012.

Source

M.S./C.P. d’après des articles de presse des 16 et 17 octobre et de la documentation du JAIF du 18 octobre 2007

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