Le réacteur européen à eau sous pression EPR
Conférence présentée par M. Ralf Güldner, directeur de la société régionale allemande de Framatome ANP, lors de l'assemblée générale de l'Association suisse pour l'énergie atomique du 14 octobre 2004 au Kursaal de Berne.
Même dans un contexte de libéralisation des marchés de l'électricité, la construction d'une nouvelle centrale nucléaire moderne s'avère pertinente d'un point de vue économique et contribue à la réalisation des objectifs de protection climatique. En outre, réserver une part raisonnable à l'énergie nucléaire dans le bouquet ou "mix" énergétique permet d'être moins dépendant des importations d'énergies fossiles. Les objectifs de politique économique comme de politique environnementale se trouvent ainsi atteints. L'exemple de la Finlande, qui a opté pour la construction d'un réacteur EPR, illustre très clairement ces différents points.
Il est intéressant d'exposer le processus qui a conduit la Finlande à se décider pour la construction d'un nouveau réacteur nucléaire et a garanti en même temps l'acceptation du projet par la société finlandaise. Le projet finlandais Olkiluoto 3 sert également de référence pour la réalisation d'un projet EPR, dont les données standards mettent en évidence le perfectionnement de la technologie des réacteurs à eau sous pression par rapport aux centrales actuellement en service.
Par souci d'exhaustivité, il convient de rappeler qu'en France aussi, les responsables politiques ont déjà donné leur feu vert pour la construction d'un réacteur EPR et que certains autres États, comme la Chine ou même la Belgique, ont manifesté leur intérêt pour ce type de réacteur.
1. Le processus de décision: considérer les faits et les communiquer
Le défi mondial consistant à satisfaire des besoins croissants en énergie tout en réduisant les émissions de CO2 a des implications qui doivent être prises en compte dans le cadre de la politique énergétique nationale des différents États. Un certain nombre de pays ou de régions en ont déjà pris conscience et en ont tiré leurs propres conclusions. D'autres pays suivront, et aucun pays, finalement, ne peut se soustraire à cette responsabilité commune.
À cet égard, la Finlande est un exemple pour l'Europe. Les raisons qui ont motivé son choix (tout comme celui de la France) pour l'EPR peuvent être transposées à d'autres pays, et elles auront d'ailleurs leur rôle à jouer lorsqu'il s'agira dans ces pays également de décider de la construction de nouvelles centrales et, partant, de la structure à long terme des capacités de production d'