Les communes de site allemandes exigent la fin des atermoiements dans la politique énergétique
L’Asketa (Arbeitsgemeinschaft der Standortgemeinden kerntechnischer Anlagen - groupe de travail des communes de site d’installations nucléaires) a siégé les 9 et 10 juin 2008 à Gundremmingen. Les personnes présentes ont critiqué les lenteurs qui caractérisent depuis dix ans la politique énergétique en Allemagne et ont formulé un programme en cinq points par lequel elles entendent relancer le débat énergétique.
Cette assemblée annuelle de deux jours des présidents des communes de site a résumé les priorités thématiques et les principaux sujets de discussion à, d'une part, la contribution active du nucléaire en termes de protection du climat et, d'autre part, aux graves répercussions qu'entraînerait l'abandon envisagé du nucléaire pour la population des régions de site, la sécurité d'approvisionnement, la protection de l'environnement et les prix de l'électricité.
Ainsi que l'a souligné Wolfgang Mayer, de Gundremmingen, président de l'Asketa, il n'est toujours pas clair comment plus de la moitié du courant en ruban devrait être produite en cas d'arrêt des centrales nucléaires existantes. Le maintien d'une option d'abandon rigide conduirait par ailleurs à la perte irrémédiable de plus de 40'000 emplois hautement qualifiés ayant résisté aux crises pendant des décennies.
Programme en cinq points pour un débat exempt d'enjeux idéologiques
Afin d'obtenir un écho loin au-delà des communes de site concernées, le groupe de travail Asketa a conclu sa réunion annuelle en formulant un programme en cinq points, par lequel il entend relancer en Allemagne un débat énergétique fondé sur des éléments objectifs et exempt d'enjeux idéologiques. Il exige notamment:
- la réévaluation, à la lumière d'exemples sur la scène internationale, de la décision d'abandon prise par l'Allemagne et l'adaptation pertinente de sa législation en la matière,
- l'option d'autorisations d'exploitation à long terme pour les centrales nucléaires existantes, sous réserve d'une sécurité maximale des installations, jusqu'à la découverte d'un mode de production énergétique qui soit raisonnable et rentable en termes écologiques et économiques et permette de couvrir la charge de base,
- la mise en œuvre de l'accord de coalition relatif à la création systématique de capacités de stockage final pour l'évacuation des divers types de déchets radioactifs,
- la définition, par le gouvernement fédéral ou les dirigeants des Länder concernés, d'un plan d'encadrement économique en faveur des communes de site touchées par les fermetures, et
- la mise au point, par le gouvernement fédéral, d'un concept énergétique global, neutre sur le plan idéologique, abordable, solide et fondé sur un mix énergétique diversifié englobant les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire.
Source
D.S./P.V. d’après un communiqué de presse d’Asketa du 10 juin 2008