Les Verts lancent une initiative populaire sur la sortie de l'énergie nucléaire

L'initiative populaire «Pour une sortie progressive de l'énergie nucléaire» (initiative sur la sortie du nucléaire) exige la modification de l'article 90 de la Constitution fédérale (Cst.) relatif à l'énergie nucléaire afin qu'il interdise désormais la construction et l'exploitation de centrales nucléaires. La législation d'exécution doit s'orienter sur l'art. 89 Cst., alinéas 1 et 2, et mettre l'accent sur les mesures d'économie d'énergie, l'utilisation efficace de l'énergie et la production d'énergies renouvelables. Les dispositions transitoires doivent stipuler que les centrales nucléaires de Mühleberg, Beznau 1 et Beznau 2 devront être mises à l'arrêt définitif au plus tard un an après l'approbation d'un article constitutionnel révisé, et les centrales nucléaires de Gösgen et de Leibstadt, au plus tard 40 ans après leur mise en service (c'est-à-dire respectivement en 2019 et 2024) ou plus tôt encore si la sécurité l'exige.

Le remplacement de la production d'énergie électrique manquante doit être assuré selon un «Agenda 24» misant sur l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Il s'agit donc d'économiser chaque année d'ici à 2024 près de 17 TWh d'électricité, ce qui permettrait de stabiliser la consommation annuelle autour de 60 TWh environ. Ces besoins en électricité doivent être couverts de la manière suivante: 69% par l'énergie hydraulique, 5% par des installations de couplage chaleur-force alimentées aux combustibles fossiles, 13% par le photovoltaïque, 4% par la biomasse et le biogaz, 3% par l'éolien ainsi que 2% par les installations d'incinération d'ordures et de traitement des eaux usées.

Si les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique ne suffisent pas, les Verts veulent recourir à des méthodes de production décentralisées à partir de gaz naturel (petites centrales thermiques et centrales de cogénération). Ce n'est que dans le cas extrême qu'il y aurait recours à de grosses centrales thermiques à gaz avec compensation intégrale du CO₂.

En matière de promotion de l'efficacité énergétique, les Verts misent sur des systèmes de bonus-malus, des normes d'efficacité et sur l'interdiction d'utilisation d'appareils non efficaces, du chauffage électrique et des chauffe-eau électriques. En matière d'extension des énergies renouvelables, les Verts visent en premier la suppression de la limite supérieure de rétribution à prix coûtant du courant injecté. La priorité serait donnée aux projets sans conflit entre la protection et l'utilisation.