M. Walter Bürgi sur les deux initiatives d'abandon du nucléaire

Le peuple suisse est appelé à prendre le 18 mai 2003 une décision de politique énergétique majeure. Avec la votation populaire sur les deux initiatives d'abandon du nucléaire "Moratoire-plus" et "Sortir du nucléaire", notre pays va s'orienter dans une direction déterminante en matière d'utilisation de l'énergie nucléaire. Il s'agit de la sécurité de notre approvisionnement, de la compétitivité de notre pays, de l'emploi, mais surtout aussi de notre climat. La question sur laquelle nous allons finalement aussi voter le 18 mai, c'est de savoir si nous voulons préserver ou détruire des valeurs économiques. Les milieux écologistes-gauche veulent une fois de plus obliger l'économie électrique à abandonner l'énergie nucléaire. Il s'agit de refuser nettement par un double non cette exigence erronée sur les plans écologique, technique et économique. L'énergie nucléaire n'émet pas de CO₂, elle est économique, sûre, fiable et indispensable pour notre approvisionnement énergétique. Renoncer à son utilisation serait une grosse erreur. Ceci n'irait pas dans l'intérêt de la Suisse, et naturellement pas dans l'intérêt d'Atel. L'abandon de l'énergie nucléaire - ça, vous devez savoir en tant qu'actionnaires-coûterait à Atel quelques centaines de millions de francs. Dans une période déjà difficile sur le plan économique, on détruirait en plus, sans nécessité, d'autres valeurs. Il nous incombe de lutter pour ces valeurs et de rejeter les deux initiatives d'abandon du nucléaire. En particulier la dangereuse initiative "Moratoire-plus". C'est un emballage en trompe-l'œil qui n'a rien à voir avec la dernière initiative-moratoire. Ce n'est pas une prolongation de l'ancien moratoire, car "Moratoire-plus" entend limiter et restreindre au niveau politique l'exploitation des centrales existantes. Elle vise elle aussi finalement l'abandon du nucléaire. "Moratoire-plus" est une initiative déloyale. Vous voyez, en votant "2 x oui et 7 x non" le 18 mai, vous voterez pour davantage de sécurité et moins de coûts. Mais ne déposez pas au mauvais endroit votre bulletin "2 x oui"!
En septembre 2002, le peuple suisse a refusé de justesse la loi sur le marché de l'électricité. Le marché suisse de l'électricité ne sera donc pas libéralisé pour l'instant. Le marché européen de l'électricité sera probablement entièrement libéralisé à partir du 1^er juillet 2007. La pression exercée sur la Suisse augmente donc elle aussi. Les travaux relatifs à une LME II ont été lancés aux niveaux de l'administration et des experts. La position d'Atel reste inchangée: nous voulons une ouverture du marché de l'électricité jusqu'à la prise électrique et non pas seulement au niveau de la très haute tension, comme les choses se dessinent pour l'instant. La préservation de nos investissements, et donc de notre propriété, est une question centrale surtout en matière de réseau. C'est pour cela que nous nous engageons, car là aussi, il s'agit de préservation des valeurs.