Manifestation imposante contre l'abandon de l'énergie nucléaire en Allemagne

Selon un porte-parole du Forum atomique allemand, les proportions de la manifestation - une estimation officielle de la police - montrent clairement que non seulement les dirigeants de l'industrie nucléaire, mais aussi les employés de l'ensemble du secteur énergétique allemand, sont fermement opposés au projet gouvernemental. La manifestation a réuni des employés de quelque 200 entreprises, parmi lesquelles la centrale nucléaire néerlandaise de Borssele, Electricité de France et la société suisse Colenco Power Engineering SA. Elle avait été organisée par l'OeTV, le syndicat des services publics et des transports dont font partie la plupart des personnels syndiqués des centrales nucléaires allemandes, ainsi que par IG Metall et IG BCE (mines, chimie et énergie).
"Nous luttons pour nos emplois et nous ne permettrons pas qu'ils soient sacrifiés sur l'autel de l'idéologie politique", a déclaré lors de la manifestation le président du comité d'entreprise de RWE Energie AG, M. Alwin Fitting, pour lequel le projet d'abandon du nucléaire menace directement 10'000 emplois et constitue une menace indirecte pour 40'000 emplois supplémentaires liés au nucléaire. Si l'on tient compte des sous-traitants et des artisans, le nombre total d'emplois menacés par une fin possible de l'énergie nucléaire en Allemagne atteint 150'000, estime le responsable syndical. M. Herbert Mai, président de l'OeTV, a souligné ce qui suit dans son allocution: "Nous ne voulons pas d'un compromis sur le plus petit dénominateur commun entre la politique et les compagnies d'électricité, compromis contre les salariés qui fonctionnerait selon le principe 'sortie du nucléaire en Allemagne mais achats d'électricité à l'étranger'. Ce serait le vrai syndrome chinois de la politique de l'emploi!"