Manque de cohérence entre les politiques en matière de climat et d’énergie en Europe

Le manque d’approche globale et les objectifs en partie contradictoires limitent la compétitivité de l’Europe et menace la sécurité d’approvisionnement. C’est ce que constate l’organisation faîtière de l’économie européenne, Businesseurope. Dans un nouveau document de position, l’organisation émet des propositions sur les politiques européennes en matière de climat et d’énergie d’ici à 2030.

14 août 2013

L’Union européenne (UE) s’en tient à son objectif à long terme d’une réduction de 85 à 90% des émissions de CO2 en 2050 par rapport à 1990. Comme la Commission européenne l’a consigné en mars 2013 dans son livre vert sur les politiques en matière de climat et d’énergie à l’horizon 2030, ces objectifs ne doivent cependant pas limiter la sécurité d’approvisionnement de l’Europe, et ils ne doivent en particulier surtout pas restreindre la compétitivité, absolument nécessaire. Les citoyens et organisations européens avaient jusqu’à début juillet pour s’exprimer dans le cadre d’une consultation publique sur l’avenir de la politique européenne en matière de climat et d’énergie. L’organisation faîtière de l’économie européenne, Businesseurope, développe dans son document de fond les plus grands défis des politiques en matière de climat et d’énergie, et donne des pistes pour y répondre.

Pour Businesseurope, le plus grand des défis réside dans l’incompatibilité entre les objectifs climatiques ambitionnés par l’UE et les politiques européennes en matière d’énergie et d’économie. L’économie européenne se voit de plus en plus confrontée à des désavantages comparatifs. Businesseurope fait remarquer que la révolution du gaz de schiste a diminué de moitié les prix du gaz naturel aux Etats-Unis, cependant que les clients de l’industrie au sein de l’UE ont continué à payer des prix du gaz élevés. De plus, l’organisation critique le manque de cohérence entre les objectifs en matières d’énergie et de climat – appelés objectif 20-20-20 (20% de réduction des émissions de CO2, 20% de gain d’efficacité énergétique, et une part de 20% des énergies renouvelables dans la production à l’horizon 2020) – et l’absence d’un accord mondial sur le climat en parallèle à des objectifs unilatéraux de réductions ambitieux. Les subventions dispendieuses de l’Etat pour les énergies renouvelables avec en parallèle un plafonnement des émissions ne constituent pas une motivation supplémentaire à réduire les émissions de CO2. L’exemple de l’Allemagne, notamment, montre selon Businesseurope que des subventions massives des énergies éoliennes et solaires, inconstantes, entraînent le recours à des centrales à gaz et à charbon supplémentaires comme réserve, et ainsi une nouvelle hausse des émissions de CO2. La crise économique a fait tomber à un niveau record le prix des certificats de CO2. C’est pour cette raison que le charbon, moins cher, mais nettement plus dommageable pour le climat, est le support énergétique le plus utilisé.

Businesseurope demande par conséquent de mettre sur un même niveau les objectifs de réduction des émissions, de sécurité d’approvisionnement et de compétitivité, objectifs autour desquels les politiques européennes en matière de climat et d’énergie doivent s’axer à l’avenir. L’organisation faîtière demande en particulier que le marché, et non l’Etat, choisisse la technologie présentant la meilleure efficacité énergétique.

Source

D.S./T.M. d’après le rapport de Businesseurope «A competitive EU energy and climate policy» du 25 juin 2013

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