Nouvelle étude sur le cancer infantile à proximité des centrales nucléaires françaises

L'«International Journal of Cancer» a publié le 5 janvier 2012 sur son site Internet une étude épidémiologique réalisée par l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) concernant la leucémie infantile autour des 19 centrales nucléaires françaises. Cette étude met en évidence un excès statistique de cas sur la période 2002–2007 dans un rayon de 5 km autour des sites. Parallèlement, les auteurs démontrent que les émissions radioactives provenant des centrales nucléaires ne peuvent être pointées du doigt.

24 janv. 2012

Cette étude française de type cas-témoins recense 2753 cas de leucémie infantile aigüe, enregistrés sur la période 2002–2007. Le lieu de résidence des enfants a été mis en relation avec l'emplacement des 19 centrales nucléaires. Différentes zones de doses autour des centrales ont été définies sur la base d'un modèle météorologique pour les émissions. Résultat: entre 2002 et 2007, 14 enfants malades résidaient dans un rayon de 5 km autour d'une centrale. Il ressort donc un excès de cas par rapport à la moyenne nationale qui se situe à 7,4 cas. Par ailleurs, aucune augmentation du risque n'a été enregistrée au-delà de la zone des 5 km, et cela vaut aussi si l'on utilise le zonage basé sur les doses d'émissions provenant des centrales. Dans le cadre de l'interprétation des résultats, les auteurs font également référence à une étude similaire portant sur la période 1990–2001 qui avait montré l'absence d'excès de risque de leucémie infantile à proximité des centrales nucléaires françaises. Cette absence a également été constatée sur l'ensemble de la période 1990–2007.

Aucun risque excessif

Dans leur rapport, les auteurs de l'étude actuelle indiquent que les chiffres plus élevés dans un rayon de 5 km autour des centrales ne peuvent être imputés aux émissions radioactives en provenance de celles-ci. Pour cela, il faudrait pouvoir établir un lien entre les données et les différentes zones de doses du modèle météorologique pour les émissions, ce qui est impossible. Ces résultats étayent donc ceux obtenus dans le cadre de l'étude allemande KiKK de décembre 2007 («Etude épidémiologique sur les cancers infantiles dans l'environnement de centrales nucléaires») et ceux et l'étude suisse Canupis de juillet 2011 (Childhood Cancer and Nuclear Power Plants in Switzerland). Les deux études indiquent que le rayonnement provenant des centrales nucléaires ne peut être considéré comme étant à l'origine de la survenue des cas de maladies.

L'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a indiqué dans un communiqué de presse qu'il n'y avait pas «de conséquences opérationnelles à tirer directement de cette étude, en termes de gestion de risque pour les populations riveraines des sites nucléaires». L'Institut organisera mi-2012, conjointement avec le Bfs (Office fédéral de radioprotection allemand), un séminaire international destiné à définir une méthodologie commune en vue des études futures, et à coordonner la recherche des causes des leucémies infantiles, en grande partie encore inconnues.

Source

D.S./C.B. d'après la «Childhood leukemia around French nuclear power plants – the Geocap study, 2002–2007» publiée sur le site de l'«International Journal of Cancer» le 5 janvier, une note d'information et une note d'analyse de l'

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