Pas de résultats concrets à la conférence COP-6 sur le climat

La conférence sur le climat COP-6 s'est achevée le 25 novembre 2000 à La Haye sur un constat d'échec.

24 nov. 2000

Cette sixième réunion des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques avait pour objectif de concrétiser les mesures qui devraient permettre de parvenir à la réduction des émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés convenue à Kyoto (Bulletin no 1/1998). Les plus de 180 Etats parties à la convention n'ont pas pu trouver d'accord sur plusieurs points, ainsi sur l'imputation des "puits de carbone", par exemple des forêts, sur le bilan national en CO2, de même que sur la question de savoir si l'on doit créer un catalogue de technologies qui atténuent les émissions et si l'énergie nucléaire devrait y figurer. L'industrie nucléaire s'engage pour que les projets de centrales nucléaires puissent être inclus dans le "mécanisme de développement propre" (CDM). Ce mécanisme adopté dans le protocole de Kyoto vise à promouvoir un "développement propre" par des projets communs entre pays industrialisés et pays en développement: un pays industrialisé peut par exemple soutenir un pays en développement en ce sens qu'au lieu de construire une nouvelle centrale au charbon, celui-ci construit une centrale moins polluante. Le pays industrialisé reçoit alors un "crédit d'émission" qu'il peut imputer sur son propre bilan climatique.
Des organisations écologistes et divers pays luttent contre la prise en compte de projets de centrales nucléaires dans les mécanismes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. A la conférence de La Haye, M. David Waller, directeur général adjoint de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), leur a répondu qu'une exclusion de l'énergie nucléaire ne saurait se fonder sur des considérations de protection du climat, l'énergie nucléaire présentant à ce sujet des avantages incontestables. Une conférence sur les changements climatiques n'est pas le bon endroit pour discuter des réserves émises à propos de la sûreté, de la rentabilité et de la prolifération, a constaté M. Waller, en rappelant que pour ce qui est de la sûreté, on dispose avec la convention sur la sûreté nucléaire d'un mécanisme efficace de contrôle international. Les spécialistes sont d'accord sur le fait que la plupart des centrales nucléaires sont sûres; les autres sont soit modernisées, soit arrêtées. Il existe également des moyens de s'y prendre de manière sûre avec les déchets radioactifs. Pour ce qui est des réserves formulées en matière de prolifération, M. Waller s'est référé au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, traité solide prolongé pour une durée illimitée, ainsi qu'au système renforcé des garanties. Il a ajouté que toute exclusion d'une technologie respectueuse de l'environnement limitait les options, la flexibilité et l'efficacité des coûts. La meilleure chance de développement durable consiste à laisser les générations futures décider elles-mêmes de leurs options en matière d'approvisionnement énergétique, a-t-il souligné.
Pour M. David Priddle, directeur de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), des résultats importants pourront être atteints dans le domaine de la production d'électricité par l'utilisation de sources d'énergie renouvelables, par la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires et par le passage du charbon au gaz. M. Donald Johnston, secrétaire général de l'OCDE, a déclaré quant à lui ce qui suit: "Après examen de la meilleure documentation dont j'ai disposé, je suis parvenu à la conclusion que nous ne pourrons transmettre aux générations futures une planète répondant à leurs besoins dans les mêmes proportions qu'actuellement que si nous incluons l'option de l'énergie nucléaire."
Les délégués ont finalement décidé de suspendre les négociations et de les poursuivre lors d'une autre conférence "COP-6'", probablement en mai 2001 à Bonn. L'objectif visé est de parvenir à ce que le protocole de Kyoto puisse être ratifié avant la conférence COP-7, qui devrait commencer à Marrakech en octobre 2001. On part en effet du principe que la convention doit entrer en vigueur jusqu'en 2002 si l'on veut que ses objectifs puissent en fait être atteints d'ici à la fin de cette décennie.

Source

M.E./M.S./C.P.

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