Plan directeur 2000 - 2003 de la recherche énergétique: moins de moyens pour l'énergie nucléaire
La sixième Conférence suisse sur la recherche énergétique qui s'est déroulée les 2 et 3 novembre 1999 à Berne a été centrée sur le "Plan directeur de la recherche énergétique de la Confédération pour les années 2000 à 2003" élaboré par la Commission fédérale pour la recherche énergétique (Core).
Ce plan directeur prévoit globalement une augmentation minime des moyens consacrés à ce domaine, moyens qui passeront de 196,9 millions de francs en 1997 à 202 millions de francs en 2003. Il sera toutefois procédé à une certaine redistribution des moyens, l'énergie nucléaire ne devant plus bénéficier que de 46 millions de francs suisses à l'horizon 2003 (61,2 millions en 1997), la fission et la fusion nucléaires devant se partager cette somme à parts égales.
Les autres dépenses pour la recherche énergétique financée par des fonds publics prévoient une nouvelle augmentation à 69 millions de francs (55,6 millions en 1997) pour l'utilisation rationnelle de l'énergie, 69 millions également (64,3 millions en 1997) pour les énergies renouvelables et 18 millions (15,8 millions en 1997) pour les fondements de l'économie énergétique.
Lors de cette conférence, les milieux économiques et de l'économie énergétique ont critiqué la réduction des moyens consacrés à la recherche nucléaire. M. Rudolf Ramsauer, directeur du Vorort (Union suisse du commerce et de l'industrie) a souligné entre autres dans son exposé que "ne serait-ce que pour des raisons de sûreté, une nouvelle diminution des moyens consacrés à la recherche nucléaire ne se recommande pas". Dans la discussion du Plan directeur de la Core, M. Hans Fuchs, président du comité Energie nucléaire (UAK) des Ueberlandwerke a constaté que la réduction prévue des moyens de recherche et de développement destinés à l'énergie nucléaire contredisait presque tous les points de la "Mission de la recherche énergétique" précisés dans le rapport, de même que l'objectif stratégique de réduction des émissions de CO2. Il estime que cette réduction va aussi à l'encontre de l'article sur l'encouragement de l'énergie nucléaire de la loi atomique actuellement en vigueur et contredit également la culture de la sûreté à laquelle la Suisse s'est engagée elle aussi par la signature (Bulletin no 19/1995) et par la ratification de la Convention internationale sur la sûreté des installations nucléaires.
Source
H.R./C.P.