Population britannique: l'effet Fukushima dissipé
La population britannique soutient le nucléaire dans la même mesure qu'avant l'accident de Fukushima. Les oui accordés dans le pays à la construction de centrales nucléaires de remplacement atteignent même la nouvelle barre maximale de 50%. Mesuré en juin 2011, «l'effet Fukushima» semble par conséquent oublié. C'est là le résultat d'un récent sondage d'opinion, publié le 17 janvier 2012 par l'institut de sondage du marché Ipsos Mori.

Après l'accident survenu le 11 mars 2011 à Fukushima-Daiichi, l'acceptation du nucléaire au sein de la population britannique avait considérablement baissé, elle aussi. En juin 2011, seules 28% des personnes interrogées se déclaraient encore favorables à l'énergie nucléaire en général. En décembre 2011, ce pourcentage est remonté à 40%, ce qui est conforme au résultat obtenu lors d'un sondage similaire, effectué avant Fukushima. Depuis, la part des opposants est redescendue de 24% à 19% entre juin et décembre.
Quant à la nécessité de remplacer les centrales nucléaires en fin de vie par de nouvelles installations, les réponses ont été étonnamment positives. 50% des personnes consultées ont répondu par l'affirmative, soit 3% de plus que l'année précédente et 14% de plus que lors du sondage du mois de juin. La tendance pluriannuelle qui se dégage des sondages Ipsos depuis 2001 confirme ainsi que l'énergie nucléaire fait l'objet d'une acceptation publique croissante au Royaume-Uni. Les pourcentages enregistrés à titre complémentaire en juin 2011, après Fukushima, se révèlent au final des chiffres déviants de courte durée.

Les divergences d'opinion sont importantes selon les sexes: il ressort du sondage le plus récent que 62% des hommes sont en faveur du nucléaire, contre 39% seulement pour les femmes. Toujours est-il que l'on note parmi celles-ci une tendance croissante à dire oui au nucléaire, en l'espèce 4% de plus que l'année précédente, tandis que les partisans masculins semblent se stabiliser autour des 60% depuis quelques années. Toujours selon le sondage, le nombre de partisans augmenterait aussi avec l'âge: seuls 36% des jeunes entre 16 et 24 ans sont favorables à la construction de centrales nucléaires de remplacement, contre 60% environ pour les personnes de plus de 55 ans. Le soutien est par ailleurs bien plus évident parmi les classes aisées qu'au sein des classes sociales moins favorisées.
L'institut Ipsos Mori a réalisé son sondage représentatif entre le 2 et le 8 décembre 2011 et a interrogé 993 adultes vivant en Grande-Bretagne.
Source
R.B./P.V. d'après un communiqué de presse d'Ipsos Mori du 17 janvier 2012