Pour l’AIE, il faut une «révolution énergétique»

L’économie va quadrupler d’ici 2050, et même décupler dans des pays tels que la Chine et l’Inde. Or l’antagonisme entre augmentation des besoins énergétiques et réduction des gaz à effet de serre ne fait que s’aggraver. Dans la dernière édition de sa publication «Energy Technology Perspectives» (ETP), l’Agence internationale de l’énergie (AIE) montre comment les pays du G8 peuvent faire face à cette évolution.

6 juil. 2008

«Si nous continuons comme jusqu'à présent, les émissions de CO2 en 2050 seront supérieures de 130% environ à leur niveau actuel», a déclaré le 6 juin 2008 à Tokyo le directeur exécutif de l'AIE, M. Nubuo Tanaka, lors de la présentation de la nouvelle édition de l'ETP. L'objectif de ce document est de permettre aux décideurs des pays du G8 d'assurer au secteur énergétique un avenir écologique et économique. L'AIE ne s'attend pas toutefois à une amélioration rapide, les émissions de CO2 et la consommation de pétrole ayant continué à progresser depuis la dernière édition de l'ETP il y a deux ans. Si cette évolution se poursuit, les conséquences seront dramatiques: selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat IPCC, le climat se réchaufferait de 6°C jusqu'en 2050, et les conditions de vie se modifieraient de manière significative.

S'attaquer d'ores et déjà à des solutions

Des appareils économes en énergie entraîneraient une réduction immédiate de la consommation énergétique et diminueraient également les coûts, indique l'AIE, qui estime toutefois que ceci ne sera pas suffisant, la réduction des émissions de CO2 ainsi entraînée étant encore trop faible. Nubuo Tanaka a déclaré ce qui suit à ce propos: «Une révolution énergétique globale est absolument nécessaire, et elle est réalisable. Ce défi ne sera toutefois pas facile à maîtriser. Si l'on entend diminuer de moitié les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050, des mesures draconiennes s'imposent.» L'AIE estime donc que les nouvelles technologies ont un énorme besoin d'encouragement. L'organisation chiffre ainsi à 45 milliards de dollars (47'000 milliards de francs suisses environ) la somme qui devrait être investie dans la recherche et développement. Les trois quarts de ce montant devraient profiter aux transports, ce secteur de la consommation dépendant fortement des combustibles fossiles.

Production d'électricité sans émissions

L'AIE émet quelques considérations sur la production d'électricité et demande que celle-ci soit assurée sans pratiquement aucune émission de CO2 d'ici 2050. Ceci exigerait toute une série de mesures politiques décisives, souligne l'AIE. Quelque 35 centrales à charbon et 20 centrales à gaz devraient être transformées chaque année de manière à ce qu'il soit possible de capter le dioxyde de carbone et de le stocker dans le sous-sol: on pourrait réduire ainsi les émissions de CO2 de jusqu'à 19%. Il faudrait également construire en moyenne 32 nouvelles centrales nucléaires par an qui permettraient de couvrir un quart environ des besoins électriques mondiaux en 2050. La moitié de la production d'énergie devrait surtout provenir de sources renouvelables, 21% de CO2 supplémentaires pouvant ainsi être économisés. L'AIE propose globalement 17 technologies, dont huit permettraient de diminuer les besoins énergétiques et neuf d'augmenter la production d'énergie.

Source

M.B./C.P. d’après «Energy Technology Perspectives 2008 – Scenarios & Strategies to 2050», communiqué de presse et résumé du 7 avril 2008

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