Propositions de réorganisation de l'aide de l'Union européenne à l'Europe de l'Est

Après les doutes exprimés quant à la concrétisation conforme et à l'efficacité de l'aide matérielle de l'Union européenne (UE) pour l'amélioration de la sûreté nucléaire en Europe de l'Est, et suite à la présentation d'un rapport correspondant par la Cour des comptes européenne, on dispose maintenant de propositions concrètes de réformes.

22 févr. 1999

Une première proposition émanant du député européen Gordon Adam entend qu'un accord séparé soit conclu avec chaque pays d'Europe de l'Est, cet accord précisant les objectifs de politique énergétique du pays en question. Pour M. Adam, il s'agirait d'obtenir que les centrales nucléaires de la première génération soient arrêtées immédiatement puis remplacées, avec l'aide de l'UE, par de nouvelles installations de production. Les réacteurs à conserver devraient être modernisés rapidement dans le cadre d'une prorogation des programmes Tacis et Phare. La Russie notamment devrait aussi être assistée pour le nettoyage de régions contaminées. Il s'agirait enfin d'inviter l'industrie ouest-européenne à coopérer correctement avec l'industrie est-européenne, au lieu de lui fournir seulement une aide. Une idée concrète serait d'associer l'industrie russe au développement de l'European Pressurized Water EPR. La Russie a développé de nombreuses idées innovatrices qui mériteraient d'être soutenues, ainsi un réacteur modulaire à haute température qui se prête particulièrement bien à l'incinération de plutonium, constate le député européen. Dans l'exposé des motifs de sa proposition, M. Adam précise que d'une part, des malentendus politiques continuent de persister sur ce qu'il y a lieu d'entendre par sûreté nucléaire. D'autre part, le Parlement européen joue souvent un rôle ambigu et pas véritablement efficace dans la mesure où il est tiraillé entre partisans et adversaires de l'énergie nucléaire.
L'industrie ouest-européenne présente elle aussi ses idées sur la manière dont la coopération avec l'Europe de l'Est doit se poursuivre. Dans un mémorandum à l'intention de la Commission et du Parlement européens, Foratom, l'organisation faîtière des forums atomiques européens, soumet les propositions suivantes à la discussion:

  • Concentration de l'aide européenne sur de gros projets concrets sélectionnés, le point fort étant mis sur la sûreté des réacteurs;
  • Recours aux connaissances spécialisées de l'industrie pour la mise au point et la conduite de projets, et concentration de la Commission européenne sur des questions stratégiques;
  • Organisation des projets sur le site selon le modèle "2+2", c'est-à-dire associer pour le déroulement de chaque projet l'exploitant de l'Est avec un exploitant occidental, et l'autorité de l'Est ou l'expert de la sûreté de l'Est avec son homologue occidental;
  • Pousser l'industrie d'Europe de l'Est à s'aider elle-même en lui octroyant davantage de licences et en mettant systématiquement sur pied des systèmes d'assurance qualité.

En matière d'encouragement, Foratom estime qu'il faut fixer les priorités en fonction de l'urgence du
côté de la sûreté, et non pas des projets d'adhésion du pays à l'UE. Foratom considère par ailleurs comme peu prometteuse la pression internationale qui consiste à vouloir fermer les anciennes centrales nucléaires sans proposer et financer en même temps des solutions de remplacement. Le mémorandum de Foratom souligne la bonne volonté de l'industrie de collaborer à tous les projets qui ont de solides bases politiques et font l'objet d'un encouragement suffisant.

Source

P.B./C.P. d'après NucNet des 18 et 23 février 1999

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