Selon le N20, le nucléaire est compétitif en France comme au Japon
A l'issue de la 11e réunion à Dijon du N20, groupe franco-japonais d'experts de l'énergie nucléaire, les 20 membres de haut rang faisant partie de ce groupe ont souligné dans une déclaration commune que l'énergie nucléaire a joué, et continuera àjouer un rôle majeur pour l'approvisionnement en électricité des deux pays.
Le débat national sur l'énergie mené l'année dernière en France a montré que l'acceptation du nucléaire par l'opinion publique avait atteint désormais un bon niveau. Le N20 explique ceci par les incertitudes en matière d'approvisionnement énergétique, par l'inquiétude croissante sur les conséquences de l'utilisation d'énergies fossiles pour le climat, et par révolution de leur prix. Les délégués japonais ont fait état eux aussi de signes de progrès concernant l'acceptation du nucléaire dans leur pays. Des études récentes ont par ailleurs confirmé la compétitivité économique de l'énergie nucléaire dans les deux pays. Cette constatation s'applique également aux réacteurs avancés de la 3e génération (EPR, ABWR) en cours de construction. L'avantage économique serait encore plus net si les coûts externes étaient pris en compte pour toutes les énergies, comme tel est le cas du nucléaire.
Les délégués se sont exprimés aussi sur le cycle du combustible nucléaire. La stratégie actuelle avec retraitement a atteint un niveau technique élevé dans les deux pays et contribue à atténuer le problème des déchets et le risque de prolifération. Comme on peut encore le lire dans la déclaration commune, les deux pays devraient poursuivre leur étroite coopération dans le cadre des travaux de développement qu'ils mènent en vue de la fermeture du cycle du combustible et du recyclage des actinides, le réacteur japonais Monju constituant un outil très attractif dans ce domaine.
Lors de la conférence de presse organisée à la clôture de la manifestation, M. Alain Bugat, administrateur général du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), a souligné à quel point les chiffres français et japonais relatifs à la rentabilité de l'électricité d'origine nucléaire étaient proches. Du fait d'une expérience plus complète, les chiffres de la France indiquent une tendance légèrement plus favorable. Selon M. Bugat, les coûts de la fermeture du cycle du combustible n'atteignent que 6% du coût total de la production d'électricité nucléaire en France, et quelque 10% au Japon. Dans sa prise de position, la délégation japonaise a rappelé que la question des coûts ne constituait qu'un aspect, la sécurité de l'approvisionnement et la protection de l'environnement étant tout aussi importantes pour le Japon. C'est la raison pour laquelle le pays s'en tient à la fermeture du cycle du combustible.
Source
P.B./C.P. d'après un communiqué de presse du CEA du 9 juillet 2004